Madagascar : le problème quand tu barbotes dans ta misère

Gné ? Oui oui, le plus gros problème à Madagascar, c’est que tu barbotes tellement dans la misère

… qu’il est extrêmement compliqué d’en sortir ! Dans ce contexte, la réalisation, la concrétisation de la moindre action relève quasiment du miracle divin.

Tout le monde peut se ramener et clamer à tout va qu’il est tout à fait possible de changer tout ça, que tout est déjà prêt, qu’il suffit de et qu’yapuka.

Le résultat, plus de 1000 jours après, vous l’avez sous les yeux, on n’invente rien, on n’affabule pas, il suffit d’ouvrir les yeux, de regarder, de voir.

Tsy moramora ny manao zavatra. Na mihinam-bary ary misa latsaka… Des proverbes endémiques, qui m’horripilent incroyablement au passage, mais qui hélas et à mon grand regret illustrent parfaitement la situation sur place.

Et j’en reviens encore à ce reportage d’Envoyé Spécial : manger des cactus et des chutes de cuir, non mais ça donne une idée hallucinante de là où on part 😯 Sur la pyramide de Maslow c’est plus du niveau 0, c’est du troisième sous-sol là.

Un cas unique au monde, c’est le cas de le dire. Pendant que le reste du monde se construit ou même s’est reconstruit au XXè siècle, nous c’est exactement comme avec le vaccin contre le covid 19 : on attend, on regarde les autres le faire, le spectateur dans toute sa splendeur, on ne prend surtout pas de risque, on observe.

Donc le monde a avancé, tous les pays ou tout du moins la très grande majorité des pays au monde ont construit, ont travaillé, se sont payés, ont investi, ont bâti. Un travail payant, ils ont créé de la valeur, de la richesse grâce à la production, aux échanges commerciaux et tout ça. Le PIB par tête de pipe augmente, les populations vivent normalement, s’enrichissent même.

Et nous pendant tout ce temps là ? Bah rien, on a observé. On s’est contenté de ce qui existait, de ce que le colonisateur avait construit. Aucun travail d’extension, d’amélioration, non, on tire jusqu’à la corde ce qui existait, mbola mety io e. Je vous garantis qu’au moment où nous parlons, on utilise encore des trucs et des bidules qui datent … de l’Independance 😯

C’est comme si je vous disais qu’en 2022, alors qu’on utilise des outils informatiques ultra performants, des core i machin, des gigas de RAM, des tera de stockage, le cloud et tout le tralala

… et bien au même moment, à Madagascar, c’était comme si on découvrait le … Minitel. Et encore, quand on voit ces villages où l’on bouffe des cactus et des chutes de cuir, non c’est même pas le Minitel là… c’est plutôt le boulier chinois.

Bref, voilà où nous en sommes. Et comme je l’avais écrit dans une autre chronique et en début de la présente, que penser d’un type qui prétend donc vous faire passer du boulier chinois au core i, et en moins de 5 ans s’il vous plaît ?

Les mythos et les affabulateurs sont malheureusement monnaie courante sur la grande île. Des beaux parleurs malama vava qui vous entuberont… et bien profond.

Bonne chance les gens. Et mon conseil reste d’actualité : barrez-vous si vous le pouvez. N’importe quel autre endroit au monde vous permettra d’avoir vous aussi un fiainana tsotra, milamina et mirindra.