Vous savez quoi ? À chaque fois que j’entend ces expressions, cela m’horripile, mais grave. “Tsy moramora ny manao-zavatra ary mihinam-bary ary misy latsaka” en sous-titré ça donne “il n’est pas facile de faire les choses et même quand on mange du riz, on peut en laisser tomber“.
La première réplique cinglante qui me vient en tête c’est : “Si c’est si compliqué que ça, ne le fait pas et quand tu manges ton riz, n’oublie pas de mettre un bavoir“.
Non, mais sérieux quoi. Toujours à se réfugier derrière la phraséologie typiquement malgache pour justifier ses manquements, ses erreurs, ses fautes… ses retards.
Entendons-nous bien : dans un contexte familial, associatif, voire du bénévolat, je tempère mon propos. C’est de la bonne volonté, c’est des gens qui agissent gratuitement, qui n’ont pas forcément l’expérience, et qui peuvent donc faire des erreurs, cela est compréhensible et pardonnable.
Mais dans un contexte professionnel, de prestations de services par exemple, non, je ne supporte pas ces phrases. Tu vends un service, une prestation, donc “fais ton job mec“, fais le bien, en temps et en heure.
Ceux qui connaissent le monde “professionnel” à Madagascar savent de quoi je veux parler. Je ne parle pas des employés qui attendent juste la paie qui tombe à la fin du mois, je parle bien du niveau des services et des prestations en général.
La ponctualité déjà
Ah la la le fotoangasy ! C’est devenu un sport national que d’être en retard. J’en ai déjà parlé pour les événements, comme certains concerts à Mahamasina, mais on peut malheureusement étendre cette plaie à tous les aspects de la vie à Madagascar ! La ponctualité et nous, ça fait deux.
Si je donne rendez-vous à quelqu’un à 09:00 par exemple, c’est bien parce qu’il y a une raison non ? Peut-être parce que je n’ai qu’une heure à consacrer à cet entretien et qu’à 10:00, je doive enchaîner sur un autre rendez-vous ou une autre activité ? Donc je fais quoi si ce premier rendez-vous n’arrive qu’à 09:45 ?
Et l’effet papillon, les gens qui sont systématiquement en retard ne connaissent pas. Ils pensent que “leur petit retard” de 45 minutes ne prêtera pas à conséquence, sans penser une seule seconde que ça peut bousiller tout un planning dans son ensemble ?
Les vazaha se développent, car eux ils mettent un point d’honneur à être ponctuels.
Les Malgaches ont 50 ans de retard, car les petits retards ici et là finissent par s’accumuler, et l’addition est lourde. Regardez tout ce retard que le pays a cumulé ces 50 dernières années !
Personnellement, les personnes, ouvriers, artisans, prestataires, etc. qui ne sont pas ponctuels, moi je les blackliste systématiquement. Par contre, celles qui sont sérieuses et à l’heure, je conserve soigneusement leurs coordonnées, pour de futures collaborations.
Donc, pensez-y, arrêtez le fotoangasy et réveillez-vous 45 minutes plus tôt que d’habitude quand vous avez des rendez-vous importants. Le retard doit être vraiment exceptionnel, du à un réel cas de force majeure et non érigé en mode de vie.
(Sur)vivre à Madagascar
Autre truc et astuce pour survivre professionnellement à Madagascar, quand vous êtes vous-même amené à organiser quelque chose, et que pour ce faire vous êtes dans l’obligation de faire appel à des prestataires: ne faites jamais confiance, en vous imaginant que c’est bon, que c’est réglé : appelez, confirmez, rappelez encore, re reconfirmez encore, une semaine avant, trois jours avant, la veille.
Beaucoup de “professionnels” manquent malheureusement de rigueur à Madagascar, il vous appartient donc de composer avec pour ne pas vous faire avoir et être “tratra farany“. Dans le cas où votre événement part en sucette, les gens se moqueront de savoir que c’est la faute d’untel ou untel, c’est l’organisateur qui est nul, point.
Don’t acte.
Mankasitraka ! Manana fotoana isika sady tsy maintsy tompon’ny minitra sy segondra raha te handroso 🙂
Et quand tu es strict, t’es genre bizarre, dictateur et “mpisolelaka” pour la majorité.
Je me suis dit que nos ancêtres les “Ntaolo” ne sont pas si “hendry” que ça. Cela se voit par les proverbes et dictions.
– Primo ce titre de titre,
– Aleo very tsikalakalambola … permet à certains de ne jamais payer leurs dettes.
– Trano atsimo sy avaratra …. certains squattent chez d’autres jusqu’à ce que …
– Aza misara mianakavy … trop d’interdépendance empêchant tout effort personnel et donc la réussite. Alors que les autres ne font pas d’effort et deviennent des fardeaux qui tirent celui qui veut réussir vers le bas.
– …
Sans oublier l’imprécision
– Sahabo ho ….
– Indray mamasa-bary? mais ça dépend de la puissance du feu, de la quantité de riz, et si j’utilise un cuiseur de riz à induction?
🙂
Bien sûr pas tous, j’aime bien
Avant “Tainomby mivadika aza tsy misy maka”
Maintenant, personne ne prend les tainomby qui salissent les routes 🙂 suburbaine surtout.
c’est des fourbes les ntaolo oui 🙂
non, ils vivaient dans une autre contexte.
mouais. C’était bien pratique ces palabres pour ne pas faire face à ses responsabilités oui. On voit le résultat.
c’était une autre type de société. mais, évidemment, ça ne marche pas dans un monde capitaliste.
ah mais c’est vrai qu’on est encore resté au Moyen-Age .. Aaah, je comprends mieux maintenant.
pas on. certains sont restés au moyen-âge. d’où le conflit entre ceux qui veulent rester et ceux qui veulent avancer.
Nos gouvernants sont restés au moyen âge. Nuance!
aza omena tsiny kosa izy fa tratran’ny embouteillage no sady tsy mila omavet no nandehanany e!
Ny miandry manampahefana ny ahy no tena tsy laitrako!Tara foana moa sa manao fidiran’ny favori! Tssss!
Fihavanana, mihinan-datsaka aza misy vary, gasigasy daholo izany
Et qu’on t’enseigne cet état d’esprot de looser dès ton enfance c pas étonnant si tu n’avances jamais dans la vie
ataovy aloha dia ho hita eo.
otraotr’izay an.
Pourtant, il y a bien un équivalent français à ce dicton: Rome ne s’est pas fait en un jour.
L’approche des Ntaolo est globale, il nous suffit de l’adapter aux contextes actuels et ne pas tout prendre au pied de la lettre. Il ne faut pas non plus tomber dans la tentation de tout jeter.
Après, il y aura toujours des gens qui “joueront” avec le système pour leur convenance, mais c’est valable partout
Effectivement il doit y avoir un fond de sagesse derrière tout ça mais on n’a plus le temps d’être sage, faut se bouger car le retard n’a de cesse de se creuser !
l’usage du téléphone portable n’a pas arrangé les choses avec les retards. “efa eto anosy aho”, izy nefa vao miala any atrano. “efa akaiky”, 20 minutes après “efa akaiky est encore à perpète les oies”
samy manana anilay “efa akaiky” sy “eo aloa loa eo” marina 🙂
Merci elman, tout à fait d’accord. Fotoan-gasy “complètement anti-économique” et “impoli”. Mais il y en a qui profitent de la difficulté de la circulation pour s’excuser de leur retard. Mais bon sang, vous savez déjà qu’il fallait partir une heure avant l’habituelle pour être à l’heure. D’ailleurs en parlant de l’embouteillage c’est un des freins de développement, combien de temps perdu dans la voiture ou dans le taxi-be, taxi ? Fatigué arrivé au boulot, pas de motivation ce qui veut dire moins productif.
entre les embouteillages, le déménagement, la plomberie qui pète, la grand-mère qui est décédée 3 fois dans l’année, le choix est large 🙂
oui mais la solution, vous l’avez: le blackliste!
Il ne faut pas oublier l’administration. Il m’a fallu 5 ans pour avoir mon diplôme de BEPC. Heureusement que je ne l’ai besoin.
ilay “patsa iray tsy omby vava (ambany)”! no gravy!
fofompatsa angaha fa any ve dia hasiana patsa koa?
fony mbola nisy ny fiarandalamby dia vazivazy handaniana ny lalana ity iray ity: nandeha fiarandalamby ho any Ambatondrazaka ity lehilahy jamba iray, dia nisy nanontany azy hoe ahoanano hafantaranao fa tonga Ambato isika izao? dia namaly azy ilay lehilahy hoe, raha makany koa ianao dia hasehoko anao! dia nizotra ny dia dia rehefa niala kelikely an’i Moramanga dia nisy vehivavy maromaro niditra tao amin’ny kalesy nisy ilay jamba, ny andro mao mafana rahateo, ny olona bestaka, dia rehefa nandeha kelikely ny fiaradalamby dia nampakatra zipo ireto vehivavy dia niteny ilay lehilahy jamba hoe: efa akaiky Ambato fa midina amin’ny fijanonana manaraka eo isika! dia hoy ilay niaraka taminy hoe mbola lavitra be fa tsy akaiky izany dia nizozi ilay jamba hoe anagaha raha tsy mahita aho dia heverinialahy fa tsy mahafantatra ny toerana? tsy henon’ialahy angaha iznay fofona besisika manentoe,nto izany? efa kaikay iznay Ambato!
Ny fotoambita tsy mahaleo ny sampona. Asa re fa dia inona loatra ny nahazo ny (mpitondra) malagasy fa dia mahita sampona foana.
C’est un des rares points sur lequel je ne me sens pas malgache, je ne supporte pas les retards, mes proches savent que je n’attends pas plus de 10 mns, je sais c’est à la limite de la névrose, mais je ne fais JAMAIS attendre,pourtant je subis les embouiteiilages comme tout le monde…, tena mampiady mitsy
Pour finir, tsy gasy ihany io retard génétique io fa samy manana ny azy: dans un coin de France ou j’interviens souvent, ils appellent ça “le quart d’heure charentais”, aux Antilles c’est autrement…chacun son fotoan-gasy e, dia zay tsy matanty…tsy matanty