Gné ? Comment ça vizana ? Bah oui, fatigués, usés même, genre vraiment mafy ady et miady amin’ny fiainana 😯
Genre vraiment ? Hélas, ils le sont vraiment. Fatigués, amaigris, les traits tirés, stressés, nerveux. Et effectivement, quand on imagine le quotidien, on est loin de mes canons du tsotra, milamina et mirindra n’est-ce pas ?
Bon, avant le covid et toussa, on vivotait plus ou moins, même si ce n’était déjà pas la joie. On est dans les années 2016-2017, j’étais encore à Mada, et je voyais déjà les prémisses de ce que vous vivez aujourd’hui, puissance 20.
Quelles prémisses ? L’eau et l’électricité déjà. C’était exactement à cette période là que j’étais allé acheter mon bidon bleu de 250 litres à Isotry, que la situation a commencé à se détériorer sérieusement, et donc depuis ces 5 ans, la situation n’a eu de cesse d’empirer.
Le délestage idem. Une lente agonie depuis 2009, des milliards et des milliards injectés mais une compagnie qui a périclité d’année en année, du fait de ses mauvais choix depuis 2009. C’est comme si aujourd’hui en 2022 vous rouliez tous les jours dans une vieille Ferrari V12, qui fait du 30 litres au cent, avec l’essence à 6 000 ar le litre et qui tombe tout le temps en panne. Et bien la Jirama c’est ça. Alors que tout le monde est au downsizing avec de meilleures performances, les génies de dirigeants et de la Jirama eux sont toujours restés à leur vieux V12 obsolètes.
Pour en revenir à nos Malgaches bouffés par la vie, le cataclysme covid 19 bien sûr, suivi cette année par la guerre en Ukraine. Sans oublier la gouvernance avec les pieds depuis 2019, le cocktail est sacrément explosif.
Donc il y a plus grand chose qui tourne, l’argent ne tourne plus, l’inflation crève le plafond, le pouvoir d’achat est au ras des pâquerettes, bienvenue… dans la manenganiny party !
On rajoute l’insécurité galopante qui a logiquement explosé en parallèle, et on commence à comprendre ces traits tirés et fatigués. Les AVC ont en parle même plus, et de plus en plus jeune en plus.
On parle beaucoup des résultats du BEPC en ce moment, puis bientôt les épreuves du bacc.. après on voit ensuite les affres de l’université, la digitalisation avec les pieds, les grèves, les années blanches.
On ressort de ce système bardé de diplômes… mais pour en faire quoi au juste ? Aucune industrie, aucun produit fini en local, pas d’agribusiness, que des importations dont les prix creveront le plafond eux aussi.
Avant avec son Bac+4 on faisait chauffeur de taxi mais là avec la flambée du carburant, les courses doivent être de plus en plus rares.
Bref, quel tableau bien sombre dites donc. Je disais à une connaissance récemment que ceux qui avaient de meilleures chances de s’en sortir un peu c’étaient ceux qui parlent/écrivent bien en français ainsi que ceux qui font de l’informatique, pour le reste c’est chaud les marrons !
Any zay dada eee… certains ont avancé un peu trop rapidement qu’ils ne seraient pas plus nuls que lui : en 2022 nous avons donc définitivement la réponse. Dommage qu’il ait fallut sacrifier tout un peuple pour en être définitivement assuré.