D’abord merci à Elman d’avoir permis à nous les actunautes la création des tribunes libres!
Je vais commencer par une petite présentation de ma personne, je suis un gasy vivant en France, j’ai 32 ans. J’ai vécu plus en France que à Mada, 18 ans que je suis ici. Mes diverses relations, parcours et expériences m’ont permis de voir certaines choses différemment et prendre du recul. Et je suis persuadé que je n’ai pas encore tout vu, loin de là!
Pour mon premier billet, je ne vais pas taper dans l’originalité. La tendance est assez politico-sociale. Le constat est là: Madagascar est pauvre, enfin, les Gasy sont pauvres mais Madagascar est une terre riche. Je ne vais ni faire un résumé d’histoire sur les événements qui ont secoué notre chère patrie depuis la “révolution Tsaramaso” (1972 pour les non-initiés), où on continue à dégringoler.
Nous avons tous notre vision des choses, les analyses, avec plus ou moins de divergences. Mais les faits parlent d’elles même. On continue de creuser, même quand on pense avoir touché le fond, un génie sort avec sa pelle en or pour aller plus profond.
Quelles sont les solutions pour remonter la pente? Pour sortir la tête hors de l’eau
Je vais commencer par raconter une petite anecdote. Une publication de la page facebook officielle TV5 monde a été partagé dans un groupe malgache de discussion politique. Cette publication portait sur une question de type “pourquoi Madagascar ne s’est pas développé alors qu’il n’y a pas eu de guerre”, quelque chose comme ça.
Parmi les commentaires les plus aimés, c’est un gars, qui a retourné la question, en disant que les modèles des pays développés n’est pas exemplaires, etc… en donnant exemple l’industrialisation qui utilise beaucoup de ressources. En soi, il n’avait pas tord sur les pays développés et leur défaut, mais là n’est pas la question. Cela révèle assez notre mentalité, notre incapacité à se remettre en cause et d’accepter des critiques. Quand on pointe ce qui ne va pas chez nous, on réplique en pointant ce qui ne va pas chez l’autre: classique.
Oui, on n’est pas obligé de suivre le chemin de ces pays développés. On sait qu’on aimerait bien avoir leur vie facile et leur confort. Copier les vazaha, faire comme les vazaha. Et si tout simplement, on se trompe de modèle de vazaha à copier? Et si ces modèles qu’on essaie de copier ne nous réussissent pas car ils ne nous conviennent pas? La France et les pays occidentaux ont toujours des solutions alternatives dans chaque domaine.
On entend ici alternative des méthodes qui ne sont pas dans le courant de la majorité (en général imposé par l’état). Des solutions appliquées par une minorité mais qui marchent. Il y a par exemple: les méthodes pédagogies alternatives qui sont enseignées dans les écoles dites alternatives, l’énergie alternative, l’agriculture alternative et économie alternative.
Pourquoi ces méthodes ne prennent pas la mayonnaise dans ces pays?
Je ne saurais répondre, mais une chose est sûre, elles prennent de plus en plus de place, car elles ne sont pas interdites.
L’éducation alternative; nous en sommes à copier bêtement les méthodes classiques alors que d’autres méthodes existent. Nos salles de classes n’ont pas bougé depuis la colonisation, pourtant dieu sait comment dans les autres domaines ça a évolué. Les écoles alternatives existent de plus en plus. Certains pays en ont fait la méthode officielle, ou du moins s’en sont beaucoup inspiré.
Je parle de quelles méthodes? Montessori, Steiner ou encore Freinet. Elles sont souvent axées autour de l’enfant. Il est temps d’arrêter de considérer l’enfant comme un être inférieur, et le professeur comme supérieur. Si on bride nos enfants dès le plus jeune âge, on en fait des babakoto. Pour info, Maria Montessori, première femme docteur d’Italie, a créé sa méthode sur des enfants pauvres… Ironie de l’histoire, aujourd’hui, ce sont surtout les enfants de riches qui y vont (sauf pour certaines écoles qui ont gardé cette esprit). Freinet lui propose une éducation très proche de la nature.
Pourquoi ça peut correspondre à Madagascar? Parce qu’il s’agit là surtout de restituer la place de la personne dans la société. Ce genre de méthode peut changer la mentalité. Quid des enseignant et de ceux qui sont déjà baignés dans le système actuel? La transition devra se faire progressive, et une suivie devrai se faire. L’avantage, c’est que ces méthodes ne coutent pas cher, pas besoin de tablette ou autre gadget qu’on utilise que quelques semaines.
L’agriculture alternative; certains pensent que relancer l’agriculture doit se faire par l’industrialisation et la massification de la production. Plus de terre, plus de moyens (avec des machines), etc… Et si au lieu de ça, on optimise tout simplement les petites et moyennes productions? Celles qui mettent les humains au cœur? Exemple de solution: On adopte la mode locavore et on se lance dans la permaculture. Le principe de locavore est de consommer local, dans le sens où le produit n’a pas fait beaucoup de kilomètre. Chaque localité (village? district? région?) a sa propre production. La permaculture a été prouvé scientifiquement que c’est rentable est ne nécessite pas beaucoup de ressource ni d’énergie. Celle-ci peut répondre aux besoins des régions reculées de l’île.
Ce genre de méthode existe dans beaucoup d’endroit, ont fait leur preuve. Comment le mettre en place, aller à la rencontre des gens et les (in)former.
L’énergie alternative; on est trop dépendant de Jirama qui utilise des machines datant de mathusalem, si ce n’est gaspiller l’argent pour acheter des centrales thermiques. Pourquoi pas des mini-barrages? Par exemple “Turbulent hydro”, des mini-moulin dans des ruisseaux capable de générer de l’électricité? Les mini-cours d’eau ne manquent pas à Mada. Je ne vous propose pas les éoliennes ni les panneaux solaires.
Voilà deux exemples de domaines qu’on peut développer plus profondément. Les autres domaines ont leur alternative aussi. Je ne sais pas si vous avez saisi l’idée mais en résumé, on part de l’intérieur, du micro vers le macro et non du macro vers le micro. Le macro vers le micro ne fonctionne pas. Par exemple, on construit des écoles mais on ne forme pas bien les enseignants. On donne des machines agricoles mais on n’apprend pas les agriculteurs à maintenir les machines (voire les utiliser). Ce genre de solution fonctionne quand la population est déjà “civilisée”.
Le micro vars le macro c’est, on touche d’abord les gens, on les implique car ils sont acteurs de leur vie. S’ils veulent changer le pays, on leur fait comprendre qu’ils doivent participer. S’ils ont compris ça, on peut avancer et voir aller loin, car on ne fera pas les mêmes erreurs que les autres.
Bien évidement, il y a les classiques dont on ne peut se passer: les routes, les hôpitaux, urbanisation, etc…
Ralek
Il faudrait peut-être une gouvernance “alternative” aussi. Celle que nous avons depuis l’indépendance en plus de ne servir à rien.. tire carrément toute la population vers le bas.
Effectivement, c’est du nivellement par le bas.
Pourquoi pas une gouvernance participative à certains niveaux ?
Pas juste le peuple d’un côté et les élus de l’autre.
Donner un peu plus de poids les fokotany, avec un turn-over obligatoire.
Ratsimandrava c’est toi ?
ou en déc2018, Ravalo c’est toi?
C’est vrai il y a des idées à prendre.
Agriculture : “on touche d’abord les gens, on les implique car ils sont acteurs de leur vie. S’ils veulent changer le pays, on leur fait comprendre qu’ils doivent participer.” C’est un peu ce que certaines sociétés privées ont fait ou ont essayé de faire à Mada ( exportation de melon, cornichon ). Nous devrions être le fournisseur des pays voisins.
Education : C’est la base de tout développement. ça fait longtemps que je suis contre le système éducatif français et/ou malgache. On étudie pour avoir une tête bien pleine mais pas une tête bien faite. Un exemple que je cite toujours c’est l’appentissage des langues. J’ai appris des années l’anglais mais arrivé aux états unis, j’ai eu des difficultés pour comprendre et s’argumenter. Ce qui manque c’est la pratique, le terre-à-terre. Il y a beaucoup voire même trop de théories. On éduque les gens pour ne pas être intélligents, on éduque les gens pour qu’ils aient des outils pour affronter la vie. En tout cas c’est mon point de vue.
Oui, apprendre un job quoi. Agriculteur, mecano, maçon …
Mais pour ça il faut commencer à apprendre à ne pas être kamo be tenda.
Ka ilay kamo be tenda ange efa sport national e. Iny hafa koa iny.Hahaha
j’ai toujours dit qu’à part voler et piller, que sait faire le gasy?
Partisans de la moindre effort. C’est en effet dur d’avancer si on n’arrive pas à mettre un pied devant l’autre par paresse.
En verite, les gasy ne sont pas des kamo be tenda, du moins la grande majorite. Les paysans, qui composent plus de 70% de la population, sont loin d’etre des feignants. Se lever aux aurores et dormir avec les poules.
Ce sont les citadins qui ont cette reputation, surtout la classe pauvre, car ils sont desoeuvres et quand ca touche plusieurs generations (le bac a ordures situe en face de gerbor abrite une famille de mendiants qui sont la depuis 3 generations)… difficile de changer, fomba-drazana.
Le style de vie a l’occidental ne nous convient pas tout simplement. Le meodele de notre societe est un modele patriarcal, on se doit de respecter et d’obeir aux anciens.
C’est un modele qui marche a la perfection dans les pays asiatiques (japon, coree, chine…). Avec un bon leader, on ira loin.
Par contre il ne faut pas confondre education et scolarisation, deux choses completement differentes mais qui peuvent etre complementaire.
Si les sociétés privées arrivent à redonner leurs dignités à ces personnes, c’est bien. Après ça reste des sociétés qui sont là pour de l’argent.
Le Ministère de l’Éducation nationale ainsi que celui de la Population ne sont pas conscients du rôle vital qu’ils ont dans le devenir de cette nation. Ça préfère se pavaner dans son V8 pour le moment. Pas terrible.
Depuis quelques années des enseignements pratiques, niveau BAC à BTS sont faits en France avec de plus en plus de stages à faire dans des entreprises ou à l’étranger.
S’il s’agit de promouvoir l’obtention de produits à terme commercialisables a l’eteanger faire venir des étrangers serait pas inutile pour partager ce qui se fait ailleurs.
Je parle bien du niveau exécutant, pas du niveau docteur d’état en agrobiochimie….
Depuis le temps que le niveau exécutant de qualité manque à Mada…
@elman Merci pour l’illustration et la mise en page.
Merci pour cette intéressante publication.
J’attire toutefois votre attention sur le fait que si les solutions alternatives sont souhaitables, comme leur nom l’indique elles sont là comme solutions de substitution à des solutions plus orthodoxes et qui restent dominantes, même dans les pays très développés. Pour moi il n’y a pas 36000 façons de se développer. Il n’y en a même qu’une seule : rationaliser le travail des hommes et les ressources disponibles. Et c’est ici que la politique prend tout son sens car il s’agit pour les dirigeants d’impulser et d’encadrer cette rationalisation. Dans un premier temps ça passe toujours par des phases très agressives pour les hommes et la nature et une fois le développement acquis on passe au nettoyage et au damage control. Il n’y a pas de modèle de développement français ou occidental. Tout le monde est passé par ce modèle de rationalisation brutale pour se développer. Japon, l’Occident, Chine, tous les pays émergents. Nous ne ferons pas exception.
Le problème c’est qu’on arrivera jamais jusqu’à l'”orthodoxie” 🙁
L’orthodoxie n’est rien d’autre que ça : rationaliser le travail et les ressources de façon à réduire au minimum les coûts du développement. Le problème c’est que ça produit beaucoup de déchets mais il faut faire avec. Par définition les solutions alternatives sont plus complexes et plus coûteuses à mettre en place. Si on n’y arrive pas avec les solutions orthodoxes plus faciles, moins chères et surtout éprouvées (qu’on n’a pas encore tenté), il est illusoire de penser qu’on y arrivera avec des solutions alternatives.
Je pensais plutôt au facteur humain. En France par exemple, le travail nourrit (à peu près) son homme. Ce qui est loin d’être le cas à Mada.
Oui mais pour que le travail nourrisse son homme en France, les Français sont passés par la phase agriculture intensive. Extrêmement efficace mais très polluante. Ça a rempli leurs ventres et une fois seulement leurs ventres remplis ils ont cherché des solutions alternatives (bio, divers normes…) et encore ils ont du mal à imposer ces solutions alternatives.
Et n’oubliez pas la révolution industrielle !
Et bien avant la révolution industrielle, il y eut les groupements d’artisans organisés en chapitres puis syndicats. Il y avait de la (saine) concurrence entre les différents chapitres, mais très peu de véritables guerres. Cette concurrence obligeait à se perfectionner et a former les gens.
L’agriculture intensive est relativement récente et date surtout de la fin de la dernière guerre quand la France a voulu imiter les USA. Imitation menée non par des spécialistes de l’agriculture mais par des hommes d’affaires, des administrateurs…
Maintenant on a compris les méfaits de cette agriculture intensive même aux USA mais les politiques sont pieds et poings liés par les Monyer (omission de santo et ba).
Moi j’achète les méfaits de l’agriculture intensive pour remplir le ventre des Malgaches. De toute façon nous polluons déjà, nous détruisons déjà notre nature, au moins là ça remplit les ventres. On réparera les dégâts après. Préserver la nature pour les générations futures ou la santé de la population actuelle n’a pas beaucoup de sens si immédiatement celle-ci ne mange pas à sa faim.
Quant à la révolution industrielle, voilà un exemple concret de rationalisation brutale (surtout socialement) mais très efficace économiquement. Sur le long terme ça a fini par profiter à tous les Français, même aux victimes qu’étaient les prolétaires.
Point de vue très cynique. Mais hélas très réaliste aussi.
Oui hélas s’agissant de Mada il n’y a plus beaucoup de place en moi pour le rêve, l’idéal, la théorie et les belles envolés lyriques. Il reste la réalité cynique des faits. Réalité qui est extrêmement violente.
Et pourtant c’est pas compliqué : manger et être en sécurité pour commencer
Exact. Hélas il semblerait que c’est plus que compliqué pour nous.
Donc juste 2 grands projets pour 2028 : “vous mangerez tous et vous serez en sécurité avec moi”.
Votez pour elman, avec son angady, sa b*** et son couteau
Vous avez déjà mon vote 🙂 . Et si vraiment vous y allez, vous aurez aussi mon énergie vous verrez.
Restez juste en vie jusqu’en 2028 et on fera de grandes choses 🙂
J’aime votre croyance en vous. C’est le seul bagage vraiment nécessaire au fond. Avec une vision bien définie et bien claire de ce qu’il faut faire.
Sinon ce qui me tient aussi à coeur c’est un système de soin qui tiendra la route dans ce pays. Il y a une grosse réflexion à faire sur ce sujet.
Une fois revenu au pays, Elman, Ardine (et Junior?), vous devrez faire un vrai raid, comme le couple qui voyageait en charette tirée par des zébus pour voir les réalités gasy, aucun président n’a encore vu nu vécu comment le peuple vit. Sur la côte, dans les terres, voir leur menatlité, leurs peurs, leurs attentes. Voirevivre qq jours avec les mikéas, pourquoi pas?
Vous devrez voir comment se comportent les roitelets de l’administration,
là seulement vous verrez ce qui ne marche pas et dresser la liste de ce qu’il faut faire.
Au fait pour info, pour retrouver toutes vos tribunes il y a un menu dans “Sur le blog”, en attendant mieux.
Tout çà est bien beau mais l’essentiel et le top départ du changement de mentalité doivent obligatoirement passer par un changement radical de gouvernance (l’exemple vient toujours d’en haut). La probabilité pour que les politicards-bizinessman du genre ANR, RA8, RAJAO (et leurs affidés.) changent de mentalité est quasiment nulle. L’urgence consisterait donc à s’activer pour trouver (ou militer pour) une solution alternative à toutes ces bonnes figures qui ont plus que suffisamment fait du mal au pays.
+1
Peut être commencer ici sur actutana 🙂 alors : relayer les idées et les initiatives de gens comme Arlette Ramaroson.
D’accord mais chez nous changement radical de gouvernance ne signifie pas forcément changement de mentalité du nouveau qui arrive. Le nouveau peut être pire que l’ancien ( cas indiscutable à Mada ).D’abord il faut qu’on soit “masiaka” avec nos gouvernants pour vérouiller le gabégie. Tout le monde fait des magouilles ( Ravalo, ANR, Ratsiraka, Sarko, Chirac, Trump, etc )mais quand il a peur de son peuple il réfléchira 7 fois avant de les faire.
Une alternative, peut-être si Ravalo revient ( pour moi c’est le moins pire de tous ) il aura plus peur de la déchéance, du coup d’état, de l’exil. Il sait qu’il peut être éjecté même s’il a la force et le pouvoir ( tsapao ny heriko ).
Mais ce n’est qu’une opinion perso et peut-être je me trompe dans mes raisonnements.
Vu par où il est passé Ravalomanana, ce serait vraiment couillon qu’il ne change pas. Je me suis renseigné grâce à mes réseaux : il a changé.
Il a intérêt! En sachant pertinemment que le petit peut refaire son coup. (Efa tsapany ny heriny)
# Je parle de quelles méthodes? Montessori, Steiner ou encore Freinet. Elles sont souvent axées autour de l’enfant. Il est temps d’arrêter de considérer l’enfant comme un être inférieur, et le professeur comme supérieur. Si on bride nos enfants dès le plus jeune âge, on en fait des babakoto.
Pas seulement à l’école d’ailleurs. A la maison aussi peut-être ?
Effectivement, à la maison aussi, car si à la maison on apprend être loup et qu’à l’école on apprend à être mouton, ça risque d’être problématique
Il est très difficile de faire abstraction de ses certitudes et habitudes.
En débarquant à Mada j’ai commencé par interdire aux élèves de déchirer les pages centrales d’un cahier pour faire la copie double sur laquelle rendre les devoirs…
J’ai changé d’avis quand j’ai pu constater la différence de prix entre des copies doubles et un cahier.
Les cruelles réalités locales
Et je vous parle d’un temps que l’es moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître 🙁
beaucoup ne connaissent pas le cahier “ny omby” le cahier le moins cher, et le “nosintsika” avec ses feuilles blanches de tres bonne qualite!
Il y avait le safo safo aussi
Le papier q 🙂
Les élèves sont assez respectables, pour ne pas les faire écrire sur du PQ !
Vous avez l’autorisation du bureau politique pour poster ? 🙂
Je suis daltonien… 🙂
Et ces papiers existaient il y a 60 ans, en brousse de Madagascar ?
En pratique cela signifie,
Pour être président de Madagascar, il faut d’abord se faire élire maire d’un village. Puis transformer radicalement la commune et la vie des habitants en 5 ans sans attendre quoi que ce soit du pouvoir central pour ne pas dire à la fin “c’est pas moi, c’est ….”, s’il le faut il doit se débrouiller pour trouver des partenaires.
Les plus important c’est sa capacité à rassembler et à convaincre les villageois, et à valoriser les moyens à bord: matériaux disponibles (pierre, argile, calcaire, …), terrain, mais surtout humaine, …
Après 5 ans il doit réussir:
le plein emploi, en créant des sortes coopératives communales, en exploitant des terrains de la commune (pour la commune), monter des petites unité de transformation de produit locaux (confiture, fromage, fruit sec, …) pour donner plus de valeur ajouter, monter des unités de fabrication de brique d’argile communale pour les infrastructures, …
à électrifier le village avec de l’énergie renouvelable, éclairer le village la nuit comme ça les gens peuvent travailler tard donc l’économie tourne mieux, mais cela va permettre aussi de créer des petits emplois (mpitoto vary, mpicharge batterie, mpanao soudure, cinéma villageois 🙂 …)
à construire des infrastructures locales: réparer les routes et ruelles de la commune, même si c’est avec des angady et des cailloux et des pierres locaux. Les gens fabriquent des pavés avec un marteau et un burin, construire un système d’irrigation fabrication locale pour augmenter la surface de rizière, marché, terrain de foot, …
avec le village à planter beaucoup d’arbres autour de la commune pour un futur écologique et vert.
etc.
Un maire qui sait faire ça sera un bon président
Chut, ne deflorez pas l’un de mes projets pour les 10 prochaines années 🙂
# valoriser les moyens à bord: matériaux disponibles (pierre, argile, calcaire, …),
Quand ici en France je marche simplement dans la rue et que je vois l’usage harmonieux qu’ils font de tous les matériaux : goudron, pierre, pavés, ciment, béton, bois, terre, etc. je suis tout simplement ébloui !
Et même pour le goudron, il y a le goudron pour rouler, un autre pour marcher dessus, coloré en rouge, ocre, etc., c’est beaaauu !
Je ferai un micro reportage dessus et j’ai pas besoin d’aller très loin, il suffit que je sorte de chez moi.
c’est un jihad qui veut deflorer quelques vierges ici? hihihi!
Décidément dès que j’employe un mot un peu .. comment dire ..
ça démarre au quart du tour 🙂
Beaucoup d’anciennes civilisations ont réalisé des infrastructures avec les moyens du bord: Aztèque, Maya, Egyptiene, Chinoise, Romaines, …
Les romains ont réalisé dans tout l’empire, route, coliseum, dome, palais, aqueduc, pont, villa avec des moyen rustiques.
A Mada, Andrianampoinimerina a ammenagé Betsimitatatra sans financement de la banque mondiale ou l’UE. Cet esprit il faut revoir dans les localités pour construire des infrastructures et créer des richesses.
On a des “vatolampy” presque partout à Mada, avec des burins, des marteaux, des petit bout de bois, de l’eau et de l’huile de coude on peut fabriquer des routes en pavé, ou couvert de gravier, barrage, pont, canaux d’irrigation, …
Les romains ont inventé le béton non pas avec du ciment CPA 55 mais avec de l’argile et du calcaire cuit. Pour des commmunes rurales ça peut très bien se faire, ces matériaux il y en a partout.
Au lieu d’attendre des bitumes importées, juste avec plus de technique, la production de charbon de bois permet de récuperer du goudron comme sous prduit, 1 m3 de bois à carboniser produit environ 1 litre de goudron, davantage pour les bois “kutay menaka”. Je vous laisse faire le calcul pour les communes productrice de charbon de bois.
Divers autres matériaux locaux.
Bonne suggestion, quoique le goudron de bois ne vaut pas le goudron de charbon pour des routes. Par contre il peut rendre certain bois imputrescibles, pour des poteaux de ponts par exemple.
Je suis persuadé que la copie de ce qui existe ailleurs est néfaste pour Madagascar. Il faut s’inspirer de ce qui y est et adapter.
Mais je ne dirais pas que les moyens de romains étaient rustiques 🙂
Les constructions étaient faites avec des techniques que nous ne sommes pas capables de faire même avec les moyens sophistiqués actuels.
Pas loin de chez moi il y a des restes d’un aqueduc qui alimentait Lyon.
Certes de nombreux tronçons n’existent plus car les carreaux de protection ont été enlevés par des “constructeurs” ce qui a mis à mal les structures.
Mais pratiquement tous les bunkers du mur de l’Atlantique sont très corrodés par le temps, 60 ans !
On a le même projet dis-donc 😀
Il ne faut pas qu’on vise les mêmes bled hein!
Très bonnes démarches. Savoir commencer petit, éviter le gigantisme difficile à comprendre par les citoyens. De petites réalisations permettent de s’approprier les projets.
Quand j’etais petit, la maison était chauffée avec du coke. Et la cuisine se faisait au gaz de ville.
L’usine élaborant le gaz était dans la ville, la houille arrivait en train et était livrée à l’usine près de la gare.
Tous les ans les écoles allaient visiter cette usine, et qui permettait de comprendre pas mal de choses…
À Madagascar il serait facile de faire du bio gaz et utiliser des réservoirs souples… de quoi remplacer les bouteilles de gaz, et pourquoi pas alimenter des groupes électrogènes….
Pour l’utilisation de ressources locales, il y a de l’expertise locale pour former les artisans dans les différentes régions du pays. Mais pour les burins, importez du bon acier, pas du fer à béton.
Et retenez que ce qui n’est pas cher s’avère toujours trop cher.
helas, un ancien ministre des tp sous deba (donc durant la grande crise economique que le pays ait jamais connu:penurie de devises entrainant penurie de tout)a eu l’idee(mauvaise selon certains) d’utiliser les paves pour le revetement des routes, et il a fait faire un essai sur la route d’Itaosy(au niveau de la pharmacie) et a Mahitsy(devant l’ecole des catho), helas, quelqu’uns lui ont souffle que rien ne vaut le goudron importe et que le ministre peut recevoir beaucoup d’avantages a l’emploi du goudron; et vous connaissez la suite
Est-il utile de recommencer les erreurs du passé ?
J’ai comme beaucoup vu les villages d’Akamasoa avec des routes très pentues et pavées qui ne se dégradent pas avec les pluies…
OK la pente est pénible pour les voitures, mais au moins piétons et piétonnes sont tranquilles.
La ville où j’ai passé ma prime jeunesse toutes les rues étaient pavées.
Et comme il y avait des autocars et des camions qui enfonçaient les pavés, ceux ci étaient périodiquement remis à niveau…
De l’entretien en somme…
Oui, un mouvement de l’intérieur vers l’extérieur!
Voilà. Vous avez mon point de vue.
ça s’appelle, gravir les échelons, faire ses preuves, bref. Quelque chose de réaliste.
Je me demande si comme énergie alternative, au lieu du solaire et de tt ce qui est énergie “verte”, on ne devrait pas créer une ou plusieurs centrales nucléaires à mdg, mais comme on est une joyeuse bande d’incapables, on aura Tchernobyl toutes les semaines.
Vous croyez que les big 3 (USA, France et UK) qui se croient gendarmes du monde vous laisserons faire?
De toutes façon même notre PIB pendant 10 ans ne suffit pas.
Le nucléaire est la solution seulement s’il n’y plus de potentiel hydraulique. Alors qu’à Mada ce n’est même pas 10% du potentiel qui est exploité.
Même des grands pays comme l’Allemagne ne veut plus du nucléaire du moins de fission, on attendra 2050 pour la fusion avec le prototype du Tokamak à Cadarache en France.
Oui évitons le nucléaire, nous avons d’autres options.
On a assez de politiciens qui prennent leur vessie pour des lanternes ! 🙂
On a un pays avec un taux d’ensoleillement exceptionnel, et une potentiel hydraulique énorme.
Et comme vous le dites, ce sera Tchérnobyl à chaque fois.
On n’est même pas foutu de gérer un route.
Dans les pays comme le nôtre, les initiatives qui ne permettent pas au “grands” et à leurs “partenaires étrangers venus se faire des sous” de faire leurs petites affaires sont tout simplement interdites ou déclarées inefficaces. Dans certains cas, ils s’approprient tout simplement plus ou moins illégalement les techniques des petits inventeurs. les plus malins y rajoutent un ou deux petits trucs insignifiants et déclarent l’avoir inventé.
Autre exemple et ça c’est du vécu, les techniques de culture préconisées par certaines ONG et même la FAO (qui fournissent même les semences et les engrais aux paysans) sont rarement aussi efficaces que les techniques traditionnelles. Les plants étaient trop fragiles, les bébêtes sont venues en masse (et ils fournissent aussi les pesticides), et le sol du terrain où les essais ont été faits ont morflé. Je ne suis pas contre l’assistance aux cultivateurs, loin de là, je pense simplement qu’il faut faire les choses dans leur contexte et écouter ces personnes qui vivent de cette activité, leur savoir et leur expérience peuvent aider à trouver de bonnes solutions.
Je suis d’accord avec le fait que le système éducatif contribue plus à faire des babakoto que des gens cultivés. Un dispositif alternatif me semble effectivement plus pertinent. Encore faut-il trouver la bonne formule étant donné la propension des gasy à faire comme les vazaha.
Tout est à revoir si on veut voir ce pays “émerger”. Le plus dur sera surement de changer la mentalité ory hava manana, le kamo be tenda et le mangataka re, le miandry tolorana fa mahantra et l’orgueil mal placé.