L’admin d’Actutana m’a rappelé dans un commentaire toutes les tribunes que j’ai déjà publiées sur Actutana, dont une en particulier à propos de mon périple à vélo de Paris à Londres.
Durant les échanges suite à cette tribune, beaucoup, dont moi-même se posaient la question de la faisabilité de ce genre de voyage à Madagascar. Eh bien, je suis heureux de vous confirmer aujourd’hui que c’est possible. En effet, j’ai rallié Fort-Dauphin à Tuléar à vélo fin 2023.
Cette fois-ci, l’organisation et la logistique étaient différentes. En 2018, nous partions avec nos bagages sur le vélo et sans accompagnateurs. Pour Fort-Dauphin – Tuléar, nous avons mis les gros moyens : nous avons pris des gens pour assurer notre sécurité et des voitures suiveuses pour transporter nos bagages et nous soutenir en cas de problème en cours de route.
Le périple faisait 600 km sur la RN13 et la RN10 principalement sur des pistes en laterite, sur du sable et l’asphalte sur les 60 derniers kilomètres. Nous parcourions entre 60 et 100 km par jour. Le tracé était Fort-dauphin, Ambovombe, Tsihombe, Beloha, Ampanihy, Ejeda, Betioky pour finir à Tulear
Ce que je retiens de cette aventure, c’est que Madagascar est un vaste et magnifique pays avec des paysages exceptionnels. On parle très souvent des risques et de l’insécurité, surtout dans le sud, mais tout au long du trajet, nous n’avons rencontré que des gens merveilleux et accueillants et bienveillant. En revanche, la pauvreté est immense et même pire que ce que l’on peut imaginer sur les réseaux sociaux. Le voyage à vélo, malgré sa lenteur, permet vraiment d’apprécier toutes les belles choses que l’on peut rencontrer sur la route.
Pour résumer, Fort dauphin Tulear était une expérience dépaysante mais très enrichissante, que je recommande a vélo ou en voiture en prenant un minimum de précautions. Tout ce que l’on dit sur les réseaux sociaux est probablement vrai, mais souvent exagéré, ce qui peut effrayer jusqu’à avoir peur de sortir de chez soi.
Pour la suite, nous sommes en train d’organiser une autre virée qui sera Tuléar – Morondava, Majunga – Diego, et Diego – Toamasina. Si cela se fait, ce sera courant 2025.
Misaotra e! Mahafinaritra be mahita fizarana toy izao, misy zavatra mahafinaritra ihany any madagasikara fa tsy olan’ny jiro, rano , fandriampahalemena foana
Tsy misy fisaorana , Actutana : Plaisir de partager
60 à 100 kilomètres par jour en vélo ? Waaa..
Valaka à la fin non ? Ou ça été ?
Avec un peu d’entrainement, ça devrait passer. Au faite, le vélo est vraiment moins demandant pour le corps par rapport au marche si on fait le même nombre de kilomètre.
Avec un petit peu d’entraînement ça le fait mais n’empêche on a de la bonne fatigue le soir.
Chapeau Mr rnaivos !
Bonjour,
C’est vraiment intéressant étant moi même cycliste. J’ai plusieurs questions :
1 – Ils faisaient quoi exactement les gens qui étaient chargés de la sécurité?
2 – Pour les dodos, c’étaient plus camping ou plus en mode hôtel?
3 – Est-ce qu’un vélo gravel pourrait faire l’affaire ou il faut vraiment un VTT avec des pneus larges?
4 – C’est à faire durant quelle saison?
En tout cas, ça fait vraiment rêver de lire vos histoires. 😀
Etant aussi un passionné de vélo et pour avoir pu roulé un peu (dans les campagnes antsirabéennes), je dirai pour 3 et 4, un vtt et la meilleure saison reste sans doute l’intersaison : Avril-Mai / Septembre-Octobre.
Avant de répondre, j’aimerai apporter une petite précision. Le périple a été organiser par une association en vue de collecter des fonds pour venir en aide aux populations dans le sud contre le KERE. Chaque km parcouru vaut 1 euro dans la caisse, et nous avons pu récolté 20 000€.
Maintenant : 1-pour la sécurité, c’était des militaires, ils n’ont pas faits grand chose mais c’était vraiment au cas où on nous a tellement fait peur par rapport aux dahalo mais finalement c’était un petit peu top much. 2- pour les dodos c’étaient dans les hôtels très basique. 3- les vélos il y avait de tout, moi même j’étais sur un premier prix décathlon de 26 pouces mais pour les sables, sur certaines portions nous étions obligés de pousser le vélo à pieds. 4-nous l’avions fait fin octobre début novembre. Sèche mais chaleur étouffante à partir de 11h, heureusement nous partions à 4h30 pour finir au plutard vers midi, sauf le dernier jour où on a fait 2 étapes en un jour car il n’y avait pas d’hôtel à Tranoroa et on est arrivé a 20h a tuléar.
Merci, pour les informations.
… kay, avec une petite pointe d’angoisse adrenalisee j’imagine ? 🙂
Même en 2017 au-delà de 19:00 je ne me sentais plus en sécurité si je n’étais pas rentré à la maison, et ce n’importe où sur le territoire.
Pas spécialement, comme j’ai dis plus haut il y avait les militaires qui étaient au devant et derrière.
Je me rappelle une péripétie sur la RN4, vers Majunga.. une courroie de distribution qui a claqué, vers 19-20:00, escorte militaire du coup, et angoisse jusqu’à rejoindre la prochaine grande ville.
etant un habitué de la rn7 (jusqu’à fianar) il y a quand meme des endroits où on a peur de s’arreter après le coucher du soleil
Oui mais du coup, la question qui se pose c’est : referiez-vous ce périple aujourd’hui dans les mêmes conditions, mais sans cette protection militaire ? 🙂
Oui, sans hésitation par contre ça sera sans ma femme.
bah et Madatrek alors ? 🙂
La seule anecdote sur la sécurité qui nous a fait un petit peu flipper, c’était quand ma femme pédalait en queue de peloton, toute seule, car c’était un raccourci sans sable et que la voiture suiveuse ne pouvait pas emprunter et qu’un paysan cycliste l’a croisé. le mec a fait demi-tour après avoir proférer des mots où elle comprenait pas tout mais a priori pas très catholique.
dans le sud, le ngolo ngolo est une pratique courante, soit la fille accepte , soit elle demande de l’argent, et si jamais la fille refuse meme si l’autre propose de l’argent, alors ça craint, souvenez vous de cette jeune volontaire americaine, Nancy Coutu, qu’un type (je ne me souviens plus de son nom Sambilo ou quelque chose comme ça) desirait tant, il a demandé à la fille et quand celle ci a refusé , il a proposé de l’argent 150 000fmg de l’époque soit le prix d’un zebu, et il a attendu la fin de la fete pour suivre la fille, la violer et la tuer après, l’ambassade a émis un avis de recheche avec une prime de 5 000 000fmg pour le prendre vivant, et sous la pression, les gendarmes l’ont quand même arreté et après le procèq qui s’etait tenu à Anosy, il a été condamné à Tsiafahy où il mourut bien avant la fin de sa peine
Sombila était le nom du criminel
merci za ihany! vous etes le digne fils de Nirina
who the hell is Nirina?
Jamais sans madame
on dit que les dahalo dans le sud ne s’attaquent qu’aux proprio de betails et à ceux qui ont beaucoup d’argent, c’est rare, vraiment rare pour des simples voyageurs de se faire attaquer, mais moi, je n’oserai pas prendre le risque, et par contre, etre escorté par des gendarmes crée un suspicion(transport de grosses sommes d’argent)
les « on dit que » au pays endémique c’est un peu l’équivalent pour moi du « mety io ram’s » : à prendre avec des pincettes.
exact
Formidable périple effectivement, chapeau !
.. donc uniquement 60 kilomètres d’asphalte sur les 600 ? waa… état des vélos à l’arrivée ?
Sur la premier tronçon Fort-dauphin Ambovombe, la fameuse RN13 du président, c’est mi-asphalte mi-laterite, car colas est en train de refaire la route
Pour ce qui est des vélos rien de special à signaler, un bon nettoyage et graissage en milieu de parcours et a la fin et c’est bon.
Bravo Rnaivos. Ça donne envie. Comme quoi il y a tout type de profils sur Actutana et parfois avec les mêmes passions. 🙂
En 15 ans ils ont donc même pas aménagé 1 mètre de piste cyclable..
plutot, en 15 ans, ils ont tout detruit
Il a déjà pas mal d’années, j’ai fait Manakara – Fort Dauphin en VTT. Une formidable aventure même si j’ai eu quelques problèmes mécaniques. Obligé de faire des petits tronçons en TB. Le départ en train d’abord depuis Fianarantsoa. La belle époque.
Bien claqué à l’arrivée.
Maintemant j’ai un VAE. C’est formidable.
Et bravo et merci de votre partage.
Bravooo!
Petit expérience personnelle. J’ai fais cette route l’été dernier avec la petite famille mais en voiture, en mode vraiment aventure avec une panne en plein désert à Beloha. La voiture a fini dans un camion direct pour Tuléar, nous on a pris les gros TATA avec le folklore qui va avec, les enfants ont beaucoup apprécié!! ça leur change de leur quotidien occidentanesque! Les gens sont très accueillants dans ces coins malgré qu’ils sont un peu nonchalant au début. Et il est vrai que l’on voit vraiment la pauvreté du pays, Une autre pauvreté que l’on ne côtoie que dans ces endroits loin des grandes villes.
On fait des rando vélo en Europe chaque année, et il est vrai que ça m’avait donné envie d’en faire sur la RN10, de plus une bonne partie de la population utilise des vélo sur cet axe pour le déplacement quotidien.
Sans bagage sur le vélo 60-100km/j me semble jouable mais deviez être en mode sport quand même car vu l’état des chemins!
Avez-vous un lien pour voire les photos de ce périple?
On parcourait aussi les pistes cyclable de France et un petit peu d’Europe dans le temps, le plus mythique qu’on a fait outre Paris-Londres était Oslo-Copenhague.
Désolé car on n’a pas de site ni de blog pour le partage des photos. D’autant plus que parmi les valeureux cyclistes il y en a qui tiens trop à leurs anonymats.
formidable! avoir parcouru 600km à velo, je tire mon chapeau, continuez