Alors, l’économie endémique ?

Gné ? Oui oui, c’est systématiquement la question que je pose aux amis, connaissances et toussa qui vivent à Madagascar et avec lesquels je suis amené à communiquer, que ça soit en présentiel ou en distanciel.

Et peu importe l’interlocuteur, la réponse est invariable : “laisse tomber, il n’y a rien qui marche”. Au moins, ça a le mérite d’être clair 😯

Bien entendu, je cherche toujours à en savoir davantage, que les gens me livrent leur ressenti avec leurs propres mots.

Et là encore, le “les gens sont trop pauvres, qu’est-ce que tu veux faire comme activités économiques, comme business avec des gens pauvres, qui ne savent même pas ce qu’ils vont manger tout à l’heure, s’ils mangent d’ailleurs” ?

Re ça a le mérite d’être clair 😯 Et toutes ces conversations confirment en fait ma propre perception. Mais comme je suis parti il y a déjà plus de 5 ans, j’ai quand même besoin de rafraîchir de temps en temps mon logiciel.

Et une autre remarque qui revient souvent c’est “la classe moyenne est en train de disparaître à vitesse grand V“. Et ça c’est très préoccupant effectivement car de facto, il n’en restera plus que 2 des classes : les ultra riches. Et les ultra pauvres.

Malheureusement, et je vous l’ai déjà enseigné à de nombreuses occasions ici même sur actutana, les riches deviennent toujours plus riches, et les pauvres encore plus pauvres. Les riches, même quand ils dorment la nuit, ils sont toujours en train de gagner de l’argent. Les pauvres eux ne dorment plus, bouffés par l’anxiété, la faim, l’insécurité.

Et donc si la classe moyenne est en train de disparaitre, cela veut dire que les gens qui en font (faisaient) partie ne peuvent donc même plus se payer ! Malgré tous les efforts, les dépenses resteront toujours supérieures aux rentrées d’argent et ça c’est pas bon du tout.

Donc tena en mode “survie” zany sisa ? J’ai bien peur que ce soit le cas et quand on considère le contexte mondial, aïe, cela ne risque pas de s’arranger. Explosion des prix, des hydrocarbures, guerre, dérèglement climatique, c’est vraiment chaud en ce moment.

Tout le monde essaie bien entendu de s’accrocher comme il peut. Les conditions sont apocalyptiques mais on essaie de garder tant bien que mal la tête hors de l’eau. Le point de vue cynique dirait que ceux qui ont été toujours pauvres la situation aujourd’hui ne change pas grand chose pour eux mais j’imagine très bien le calvaire de cette classe moyenne qui est en train inexorablement de rejoindre ce club des pauvres.

A ce stade je ne sais plus trop quoi vous dire, conseiller. Mais pour moi comme pour beaucoup d’autres, quand un endroit devient trop inhospitalier, et bien je me barre tout simplement. Il faut chercher ailleurs une herbe plus verte comme on dit, c’est comme ça depuis la nuit des temps.

Donc le patriotisme, le fitiavan-tanindrazana et toussa c’est très joli, mais parvenir à faire bouillir la marmite tous les jours c’est encore mieux. Donc posez-vous, analysez froidement votre situation. Et prenez les décisions. Les bonnes.