Venir jusqu’à Paris pour emprunter 200 millions de $

Gné ? Si si, c’est donc la nouvelle qui est tombée, la délégation emmenée par Andry Rajoelina, sur la route pour aller à New-York pour assister à la 76eme Assemblée Générale des Nations-Unis, a fait une petite halte de nouveau à Paris.

Une petite halte pour signer un prêt de 200 millions de $ pour la “construction du téléphérique” à Antananarivo et dont un quart environ, soit près de 50 millions, sera affecté pour augmenter les capacités de la centrale de Mandraka.

Tsy manao trosa anio

Et là il faut vraiment qu’on m’explique quelque chose : on débloque sur ses fonds propres 77 millions de $ pour rénover le stade de Mahamasina… et on emprunte 50 millions pour augmenter les capacités de la centrale de Mandraka ?

Encore une fois, nous émettons de serieuses réserves sur la capacité de nos gouvernants à faire la différence entre ce qui est prioritaire, urgent et important.

Et le constat est sans appel : on se retrouve aujourd’hui avec des bidules et des trucs “spectaculaires” dont le but inavoué est de provoquer un effet “waouh” mais après ? Est-ce que cela va produire ou contribuer à produire de la richesse ? Est-ce que le PIB par habitant va augmenter ? Est-ce que la majorité de la population va en finir avec ce mode survie à 1€ par jour ?

Je ne suis pas foncièrement un opposant systématique aux emprunts. Mais un emprunt doit être fait avec prudence, on s’assure d’une part que l’on sera capable de rendre ce pognon, avec les intérêts et d’autre part, que cet emprunt sera générateur de richesse.

Mon casa n’est pas ton casa

Or quand on est même pas capable de payer en intégralité les 7 millions d’euros d’un avion de transport (un autre emprunt donc), ces 200 millions de $, on pense les rembourser comment ? Ou bien c’est juste “ouéee, j’inaugure mon téléphérique” .. et vous vous dé*merdez pour rembourser, après moi le déluge ?

Le “misambotra vola” s’est malheureusement érigé en mode de vie à Madagougou. Pas seulement chez les dirigeants mais partout. Cet attrait pour l’argent facile, que l’on est tellement pinga pinga à demander, mais que l’on traîne des pieds à rembourser…

Tout ceci me rappelle une certaine Angela Merkel qui un jour, avait déclaré je cite “je ne dépense jamais chez mon épicier plus que je n’ai dans mon portefeuille“. Un mode de vie et une rigueur teutonne dont certains devraient visiblement s’inspirer.

Moi en tout cas je m’en inspire : mon petit budget mensuel est clair, net et précis. Je sais exactement ce que je gagne, combien je me paie et combien va dans les dépenses. Tout est controlé, maîtrisé, on ne pète pas plus haut que son c*ul, et on sait rester à sa place.

Et quand j’emprunte un gros montant à la Banque, ce n’est pas pour faire du werawera ni pour provoquer l’effet “waouh“, non, c’est un emprunt réfléchi et qui va me rendre encore plus riche dans quelques années. Je parle de l’emprunt immobilier bien entendu.

Par contre, vous, tel que je vous vois à Madagougou, vous allez donc vous retrouver dans quelques années avec un colisée, un stade de foot magnifique, un téléphérique hollywoodien… et une montagne de dettes à rembourser.

Quand est-ce qu’on mange ?

Malheureusement ces dettes il va falloir les rembourser, du coup vous mangerez donc encore de moins en moins.

Bon courage les gens.