Aujourd’hui 10 millions de Malgaches vont aux urnes

Aujourd’hui 10 millions de Malgaches vont aux urnes. Et ce pour élire leur burne ? Allons, un peu de respect voyons. Pour élire leur Président de la République, et ce pour les 5 prochaines années, jusqu’en 2023.

Deux favoris émergent nettement de ce scrutin : Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Le premier ayant été Président de la longue Transition de 2009 à 2013, le second Président de la République de 2002 à 2009… et évincé par le premier par les armes, à la faveur d’un coup d’État. On peut tourner autour du pot autant que l’on veut, 2009 est un coup d’Etat, sanctionné par les accords de Cotonou et par l’Union africaine, à travers sa liste des 109.

Cette mise au point étant effectuée, nous voici donc 9 ans après, et le premier round du duel, de la revanche, aura donc lieu aujourd’hui même, mercredi 7 novembre 2018. Les armes ont été rangées au placard, tout le monde aura compris que si l’on souhaite avoir l’onction internationale, le passage par la case urnes et bulletins de vote était obligatoire.

Alors ce scrutin justement ? La seule maigre indication que nous avons à ce jour est un certain sondage proposé par FES/Politika et qui a fait tout un ramdam à l’époque. On ne rappellera pas le contenu de ce sondage pour nous éviter une volée de bois vert mais nous pouvons parler d’une donnée que ce sondage a effleuré en filigrane : le taux de participation.

Comme dans la plupart des élections, le taux de participation sera la clé de ce premier tour. Et généralement, nous avons un faible taux de participation à Madagascar. Dans la pratique, cela peut amener à de grosses surprises pour le résultat de ce premier tour.

Donc si le duo Andry Rajoelina / Marc Ravalomanana semble tenir la corde, ce n’est pas une certitude absolue. Un troisième homme pourra très bien venir jouer les trouble-fête, en la personne pourquoi pas d’un Mailhol ou même, soyons fou, d’un Hery Rajaonarimampianina.

Mais ce que la population, dans sa majorité, souhaite avant tout, c’est que tout se déroule dans le calme. Après réflexion, peu importe le nom qui sortira du chapeau, le plus important c’est le processus électoral en lui même.

Pas de pressions ? Pas de menaces ? Pas de coercition ? Pas de fraudes ni de grosses magouilles ? Alors peu importe le nom qui sortira, il aura les faveurs de la “communauté internationale“. Le cas échéant, en cas de coup de force, nous prendrons de nouveau le risque de nous remettre sur le banc des nations pestiférées.. au propre comme au figuré.

Autre point et nous terminerons dessus aujourd’hui : être reconnu par la communauté internationale est un critère nécessaire. Mais loin d’être suffisant.

Il suffit de voir le dernier Président sortant, aujourd’hui numéro 12 de son état, qui avait tous les atouts en sa possession pendant 5 ans.. et il a fait quoi de ses 5 ans ?

Inaugurer des bornes fontaines en bleu, quelques bibliothèques, une table de ping-pong et quelques kilomètres de rocades, et encore, même pas dans les temps. Et surtout s’empêtrer dans des histoires de Mercedes AMG, de conseiller transitaire véreux, de robes ananassées qui restera dans les anales, sans oublier cette vulgaire dame de compagnie vulgaire et injurieuse qui sort d’on ne sait où et qui heureusement, “tsy zay intsony zao no eo @ pouvoir“. Je comprends mieux maintenant ma mère qui me demandait systématiquement à chacune de mes conquêtes féminines : “Avy aiza iny ry anaka” ?

Allez, plus sérieusement, qui parmi ces 36 prendra son angady, sa b*** et son couteau, et ce dès le premier jour de son mandat ? Reflechissez-y quelques instants.

Et allez voter.