C’est dommage d’avoir attendu d’être poussé à bout avant de réagir

Gné ? Oui oui, je parle bien entendu de ce qui va être l’actu (Tana) du jour, à savoir donc le limogeage de l’ensemble du gouvernement Ntsay. Non inclus … M. Ntsay.

Sur la forme ça va jaser car d’habitude, c’est effectivement le Premier ministre qui présente la démission de son gouvernement, la sienne incluse, et le Président l’accepte. C’est d’ailleurs bien ce qu’avait fait M. Ntsay en janvier 2019, démission acceptée puis reconduction immédiate dudit Ntsay dans la foulée.

Bref, passons

Sur le fond, après la sortie dominicale et surtout fracassante du Président dimanche dernier, où les critiques n’étaient même plus voilées à l’endroit de certains membres du gouvernement, le remaniement n’était donc plus qu’une question de temps.

Et surprise, ce n’est même pas un remaniement mais alefa, on efface tout et on recommence. Le PRM et le PM semblent avoir eu la flemme d’aller “évaluer” un par un chaque Ministre, en distribuant les bons et les mauvais points.

On formate donc tout le disque dur mais nul besoin d’être un grand spécialiste de la vie politique pour savoir que certains “inamovibles” seront rappelés, à un autre poste ou pas. Bah oui 2023 c’est demain et je vous mets ma main à couper que par exemple, le Ministère des écrans plats fera la passation.. à lui-même.

Ce limogeage collectif reste néanmoins un échec pour messieurs Rajoelina et Ntsay. C’est eux qui ont fait le grand recrutement, les résultats n’ont pas été au rendez-vous, ils se sont donc loupés, c’est comme ça.

C’est exactement ce que je n’ai eu de cesse de dire avec mes petits projets, avec ma sévérité exceptionnelle dans le recrutement de mes collaborateurs : si le projet aboutit, super cool, tant mieux, “le travail d’équipe aura porté ses fruits“.. mais si le projet part en sucette, qui sera tratra farany ?

Bah ce ne sera ni l’UX/UI designer, ni les développeurs, ni l’administrateur base de données, ni les community managers, non, ce sera le directeur de projets.

L’elman donc

Outre cette sévérité, ce n’est pas pour rien non plus que je passe mes journées dans mes petits tableaux de bord. Que veut-on faire ? Avec qui on fait ? Combien de temps pour le faire ? Combien ça coûte pour le faire ? C’est à moi de traduire tout ça dans des tableaux (Gantt etc.) et de m’assurer que chaque tâche en découlant sera traité, avec agilité certes, mais la date de fin devra toujours être respectée, sinon les budgets explosent. Et quand il y a du retard, hop, aller immédiatement au charbon pour s’enquérir du pourquoi du comment.

Euh désolé d’avoir parlé un peu boutique mais c’est important. Sans cap, sans boussole, sans planning, ça ne pouvait qu’aller droit dans le mur comme on voit avec ce limogeage collectif. Io izy io, tsy mandainga.

Bon il est vrai qu’ici en France je n’ai aucun problème de 3V, de boulets à gérer, de caisses vides, de pénuries de compétences, de branleurs toujours absents : j’ai tout ce qu’il faut à ma disposition pour mener les différents projets à bien et ma foi, ça a été plus que satisfaisant ces 12 derniers mois.

Et vous à Madagougou, il va se passer quoi maintenant ? Vous allez prendre d’autres types mais toujours aussi incompétents et qui vont encore refaire les mêmes âneries ? Ou bien vous allez enfin prendre des vrais cadors qui savent ce qu’est un projet. Et surtout qui savent le mener à bien, à terme ?

Oui oui comme moi 🙂 Hélas, je ne suis malheureusement pas disponible car des projets pour les vazaha, j’en ai encore tout plein à préparer, à piloter et à mener à bien. Et j’y tiens également à mon eau et mon courant 24/7/365, ainsi qu’à mon petit fiainana tsotra, milamina et mirindra.

Bonne chance néanmoins. Tic, tac.