
Bien sûr que le tourisme fait rentrer des sous dans les caisses de l’Etat, que le tourisme créé des emplois directs ou indirects, et ce dans de nombreux secteurs d’activité : guides, loueurs de véhicules, hôtellerie, restaurants, plagistes, artisanat et on en passe.
Mais à l’image du pays, tout ceci reste encore artisanal. On se pose la question de savoir tous les ans combien de centaines de milliers de touristes nous avons accueilli l’année précédente. Mais personne ne pose la bonne question : « Pourquoi nous n’accueillons pas des dizaines de millions de touristes tous les ans » ? Petite revue rapide des blocages et des problèmes.
Le prix des billets d’avion
Madagascar est une destination chère, comparativement à d’autres. Des billets d’avion à plus de 1000€ voire davantage en haute saison, des vols intérieurs plus chers que pour aller à la Réunion ou à l’île Maurice, tout ceci est excessif. L’espoir est que depuis quelques années, nous avons fait l’effort de libéraliser le ciel malgache et il ne reste donc plus qu’à espérer qu’une certaine forme de concurrence s’installera enfin, avec des billets d’avion low cost ?
Hébergement, infrastructures et réseau intérieur
Dans la plupart des cas, les touristes ne sont qu’en transit à Antananarivo. Il faut donc qu’ils puissent facilement accéder à leur destination en province. Donc des vols intérieurs fiables, un bon réseau routier, des correspondances facilitées. Il est dommage que notre réseau ferroviaire ait été sinistré de la sorte, je suis sûr que les touristes auraient été demandeurs de ce moyen de locomotion.
Les infrastructures c’est les structures d’accueil aussi. Entre les hôtels chers et les boui-boui locaux, il est sûrement envisageable de créer des structures intermédiaires, corrects et bon marché ? Des Chambres d’hôte ? Des Auberges de jeunesse ? Des Camping ?
Les activités ensuite. Car le touriste a besoin de s’occuper, entre 2 bains de soleil. Qu’y a t il à visiter ? Quels sont les loisirs ? Quelles sont les animations ? En la matière, il y a des choses à faire qui nécessitent de l’argent certainement, mais de l’imagination surtout. Des villages vacances, des aquaboulevards, des parcs à thèmes, des destinations gourmandes, des spécificités régionales à mettre en valeur, les concepts ne manquent pas.

La sécurité des biens et des personnes
Et enfin dernier point et sans doute le plus important : la sécurité des biens et des personnes. Personne ne viendra dans un pays où elle se fera agresser, détrousser, voler, et pire. Il faut impérativement sécuriser ce pays, que chaque sortie, chaque déplacement ne devienne pas une expédition, une aventure risquée. Petite parenthèse, nous ne parlons bien entendu pas ici de certaines formes de tourisme répréhensibles ou immorales, mais bien d’un tourisme de masse normal, familial, en bon père de famille.
Avant de conclure, un point qui ne mange pas de pain et facile à mettre en oeuvre : le premier accueil à Ivato. Quand vous êtes confronté à l’inconnu, la première impression est souvent la bonne et que penser d’un pays où vous mettez des heures à récupérer vos bagages, où vous vous faites harponner par une armée de porteurs de bagages, où les préposés à la douane vous feront des pieds et des mains pour décrocher un petit billet en euro, et que jusqu’au parking vous êtes harcelé toujours pour quelques pièces en euro ? Qu’en penser ? Beaucoup penseront ceci : « Je suis venu, j’ai vu, je ne reviendrai pas« . Et surtout « Je ne recommande pas et je ne like pas« . C’est tout simplement catastrophique.
Voila tous les éléments qui font que pour le moment, il est illusoire de penser en « millions de touristes » à Madagascar. Le diagnostic étant posé, il ne reste plus qu’à se retrousser les manches et à résoudre les problèmes un par un.
Le tourisme c,est un vecteur de développement périodique et à très court terme pour Madagascar.
Développez 🙂
@elman, juste durant la haute saison d’où le « développement périodique ».
« très court terme » car les touristes ne font que passer donc le temps qu’ils soient présents, nous essayons d’en profiter au max.
Il serait intéressant de connaître l’étalement sur l’année des 200-250 000 touristes
En réalité, la plupart des « touristes » sont des retraités qui cherchent des aventures sexuelles ou des chercheurs d’aventures autres que sexuelles. mais dans les deux cas, l’insécurité est de mise car si on rencontre de belles femmes qui vous vident les poches ou si vous allez dans la brousse et que là aussi ce sont les dahalo qui vous vident les poches,le tourisme à Madagascar dans l’état actuel, c’est comme je le dis souvent: « boire de l’eau empoisonnée ou mourir de soif » Ce qui fait qu’on a le choix tout de même mais très limité… et qu’il vaut mille fois mieux choisir une autre destination plus…sûre pour le même prix.
Je dis ça je dis rien…
Je ne pense pas que les 200-250 000 touristes qui viennent tous les ans sont tous comme ceux que vous décrivez.
Bien que vazaha et retraité , je ne suis pas un malade sexuel .
Très trés trés peu d’agences de voyages en France, proposent la destination Madagascar à cause de tout ce qui a été évoqué par Elman . Et pourtant , beaucoup aimeraient venir ! L’insécurité et la corruption galopante , que subissent également les malgaches, en est la cause . Le jour ou ces fléau seront réduits au strict minimum , Madagascar sera à nouveau une destination privilégiée .
Développer les randonnées en tout genre. Il me semble qu’il a de très jolies paysages chez nous. Mettre en valeur les cultures locales à travers des jeux ou divertissement historiques… Mine de rien, des plages, il y en a partout dans le monde et les babakoto c’est mignons pour deux secondes mais c’est vite lassant.
200-250000, c’est le nombre de visas touristiques délivré à Ivato ou celui des « vrais » touristes », ceux qui ont payé leurs séjours de leur poche et séjournent 7-14 j ? Je fais la différence.
Plutôt voir du côté remplissage des hôtels effectivement. Le Ministère du tourisme doit avoir les chiffres, vignette oblige
Peu d’hôtels déclarent le nombre réel de leur clients par la vignette touristique. Encore un manque à gagner pour l’état et pour les institutions destinées à promouvoir le pays qui freinent le développement du tourisme.
Vous êtes sûrs ? Vu le nombre d’inspecteurs du Ministre du Tourisme qui débarquent à l’improviste moi je ne m’amuserai pas à ça 🙂
Il va être très difficile de commenter ce sujet, car forcément des choses pas agréables devront être dites.
Et cela ne va pas plaire.
L’avis d’Angelikademada est symptomatique. Elle semble ignorer que les sites malagasy sont lus hors Madagascar. Également par ceux qui envisagent de venir pour une première fois et cette affirmation les choquent.
S’il faut de tout pour faire un monde, il est recommandé de ne pas généraliser !
Résoudre les problèmes de l’accueil à Ivato n’est pas si simple. Cependant dans le milieu des années 90 j’avais suggéré à un Ambassadeur de Madagascar de faire mettre des cordes pour séparer les files d’attente afin d’éviter les courts circuits entre files. Cela a été fait mais très souvent les cordes sont assez lâches pour permettre de les enjamber, même les femmes !
Et que dire des formalités dont l’utilité semble quasi nulle.
Enfin je ne vais plus à Madagascar car comme dit plus haut, mon état de retraité me désigne automatiquement comme candidat au tourisme sexuel, surtout que j’ai commis l’irréparable en épousant une malgache ! Et que j’y tiens, mais ça cela ne se voit pas…
Un de mes fils, zanatany, exploite un camping en France.
Lors d’un voyage à Madagascar il s’est posé la question d’un créer un à Madagascar.
Il n’y pense plus aujourd’hui.
Et j’ai honte de dire que je suis de son avis. Ce travail est du ressort d’un vrai professionnel, mais aucune école de forme à ce métier, même en France. La seule formation est l’alternance mais selon les normes françaises le maitre d’apprentissage ne peut être qu’un professionnel diplôme et l’expérience de la gestion d’un camping ne vaut pas qualification.
En outre il ne peut tout faire mais faire appel à des artisans. Le genre de prestataire électricien capable de venir à 8 heures du matin un 14 juillet pour réparer un chauffe eau avec l’aide du plombier…
Nous imaginons assez mal ce genre de service existant dans un camping situé sur la côte Est à une vingtaine de km de Toamasina par exemple.
Toutes les fois ou je venais à Madagascar, je perdais entre 8 et 10 kilos en 3 ou 4 semaines. En mangeant très bien. Curieusement je n’ai jamais vu de communication sur ce point, baisse de poids dû à la qualité des aliments que l’on mange, dans les « grands’ restaurants aussi bien que dans les gargotes de bords de route.
Reste à savoir si l’on peut encore trouver des aliments… Non, pas sur la tête. OK je sors….
Il est illusoire de tenter de s’approcher des normes françaises, le fossé est trop grand. Mais avec de la volonté, de la rigueur, un bon goût, de la persévérance, on peut envisager des choses correctes.
En quoi serait-ce illusoire de se rapprocher de normes ayant cours ailleurs ?
Cela fait 50 ans que Madagascar tente d’imposer au mondes ses propres méthodes !
Il serait bon de définir ce que vous nommez « des choses correctes » !
Ne pensez vous pas qu’il serait bien de trouver un autre mot pour ce que vous nommez à Madagascar : Hôtel, Restaurant,Chambre d’hôte, camping, etc. ?
Car si vous utilisez ces termes à l’intention des touristes étrangers il seront forcément déçus car sous un vocable qui leur est connu ils ne reconnaitront rien !
C’est un état d’esprit. Il suffit qu’il y en ait un qui se lance dans quelque chose de correct et le reste suivra. Je prends un exemple : les taxi brousse. On a tous en tête le cliché du vieux tacot brinquebalant. Et bien il suffit qu’un nouveau venu nommé Cotisse se ramène, aux normes, départ à l’heure, service VIP, wifi etc. et du coup les autres compagnies ont été obligés de rehausser leur niveau aussi. Il suffit de faire la même chose dans les autres domaines. Je sais, il suffit de et yapuka 🙂
Vous me ramenez 40 ans en arrière, Revenant à Madagascar (76) il m’a fallu dormir à Tana avant d’aller à notre destination dans ce qui est aujourd’hui la SAVA.
Un hôtel réputé sur l’avenue de l’indépendance avait promis le réveil et le petit dej assez tôt pour prendre un taxi pour aller à Ivato. J’avais mon réveil de voyage, heureusement. Car point de sonnerie de téléphone ni de petit déjeuner… Par contre le taxi nous attendait et il nous a conduit, pour le prix convenu, à l’heure pour prendre l’avion. Nos deux enfants(7 et 8 ans) n’avaient rien dans le ventre.
Heureusement l’hôtesse de l’air a accepté de leur faire un chocolat chaud aux deux gamins et leur a donné des petit gâteaux.
Il y avait quand même un état d’esprit positif à l’époque du début du règne de qui vous savez.
Mais actuellement il serait bien que de plus en plus de malagasy se décident à travailler selon des habitudes internationales, cela vient doucement mais surtout dans les nouvelles technologies et auprès de jeunes. Mais les NTIC obligent a respecter les us et coutumes internationales ! Ce n’est pas le cas des autres domaines…
Si on évoque le touriste étranger, les locaux râlent quand ils voient des sacs-à-dos qui ne dépensent pas. Mais si on les multiplie par 1 million … Les touristes râlent car le rapport prix/prestations figure parmi les plus mauvais de la planète.
Quand on aura évacué l’insécurité, soit on fait entrer un tourisme de masse avec un A/R à 500-600 euros (la République Dominicaine c’est max 1000 euros en all inclusive, c’est 500-550 euros pour partir au Japon, en Chine, depuis une capitale européenne en low cost); soit on recherche un tourisme sélectif (type Maurice, Seychelles) avec des resorts haut de gamme et le personnel pointu qui va avec : mais c’est tout le logiciel du pays qu’il faut changer avec un retour sur investissement lointain. Il a fallu plus de 25 ans à l’île Maurice pour se construire une image.
D’un autre côté, AF et Air Austral font leur beurre sur les lignes africaines. Il n’ y pas de raison pour qu’ils lâchent le monopole.
de mon humble avis, la réponse à votre question est « non »
Je veux bien que vous développiez!
Merci
à une époque lointaine peut-être que ça aurait marché.. aujourd’hui, je suis sceptique. il faut commencer par développer la mentalité touristique des babakoto et cultiver une autre vision de cette belle île pour développer le tourisme et en faire un facteur de développement. Nous avons bien un ministère du tourisme, mais qui fait du tourisme dans son travail. c’est pas gagné.
Comment voulez-vous développer la mentalité des babakotos? Un coup de baguette magique? Je ne pense pas. Concrètement le pays a besoin d’emploi, de devise et des axes clairs de développement. Nous avons tout pour réussir dans le tourisme. A nous d’y croire et de le concrétiser.
Une seule chose à dire : Le tourisme devrait être dans le top 3 de nos secteurs d’activités à Madagascar.
Néanmoins il est vrai que le chemin est long et semé d’embûche.
le tourisme a été le second produit sur les sept majors qui fait rentrer le plus de devises en cote d’ivoire avant l’intervention de l’armée française
Quel intérêt à produire une telle phrase ? L’armée française a-t-elle cessé de faire du tourisme en Cote d’Ivoire, ou bien y a-t-il une autre raison ?
En 2016 il y a eu moins de touristes en France, environ 82 millions seulement à cause des manifestations joyeuses organisées par des gentils djihadistes, mais 2017 prévoit une remontée au niveau d’avant. Bon c’est notre sinistre des AE qui prévoit, on peut être optimiste 🙁
Pour info, il existent de nombreux établissements scolaires qui forment des jeunes aux métiers de l’hôtellerie. Certaines formation sont diplômantes si le candidat effectue avec succès une stage professionnel à l’étranger.
A ma connaissance il n’existe pas de « plan » pour faire venir des futurs diplômés français pour venir enseigner à de jeunes malagasy les éléments du métier de serveur, serveuse, femme de chambre, réceptionniste, cuisiniers etc.
Tous ces métiers ne s’improvisent pas, c’est peut-être la raison du nombre de touristes visitant la France…
Oh il ne s’agirait pas de concurrencer des école comme celle de Lausanne ou comme l’institut Paul Bocuse, mais de former des jeunes au niveau CAP voire BAC Pro, car je ne doute pas que des étudiants malagasy suivent actuellement des formations de haut niveau, mais je doute qu’après ils rentrent au pays…
Or Madagascar a besoin de gens connaissant les métiers qui feront venir des touristes.
justement, ce sont ces centres de formation en hotellerie et tourisme qui manquent cruellement au pays, et en plus, beaucoup de gens pensent et croient que le metier de serveurs cuisiniers, aide cuisiniers, femmes de chambres s apprennent sur le tas, alors que l ile maurice envoie ses jeunes etudier et se perfectionner dans ces domaines dans les prestigieux etablissements hoteliers europeens et us!et vous avez raison de dire qu il n y a aucun plan pour la promotion de ce secteur
il y a bien l’INTH à Ampefiloha non?
L’INTH ? Euh. Hum. Je recommande plutôt l’excellent Vatel à Ambatoroka de l’ami Faly Ramakavelo 🙂
Il y a aussi une école dans ce secteur à Fianarantsoa, La Rizière, je crois, qui fait du bon boulot pour la formation professionnelle des jeunes, dans l’hôtellerie et la restauration. Initiative à appuyer et poursuivre!
“Le visa électronique sera mis en service à partir du mois de Mars. Tout est en place et je vous donne rendez-vous à la fin du mois de Février pour son inauguration”. Roland Ratsiraka Janvier 2017.
C’est opérationnel ?
bof c est comme les réfections des routes nationales quand il etait ministre des tp!
Je travaille dans le tourisme depuis 27 ans. Et 22 ans de ces années directement pour Madagascar, y compris maintenant. Tout ce qui est dit dans la brève est la triste réalité de ce secteur. On dit toujours que Madagascar possède une énorme potentialité touristique mais il manque une volonté politique pour le vrai développement. Comme le fils de feng.chou, j’avais un projet touristique à quelques 7 chiffres en Euro et quand j’ai commencé à entamer toutes les démarches avec mes futures partenaires, qui sont devenus ex-futures partenaires à cause de la situation du pays, je ne vous dis pas les « peau de bananes » et » hazokely » partout sinon de la corruption et chantage partout le niveau administratif. Même une minorité des villageois est contre l’exploitation du terrain car leur « razana » ont contribué à soigner ce terrain et qu’ils préfèrent que ce terrain reste vide et inexploité comme ça. Mais je ne désespère pas. J’ai toujours en tête mon projet et j’espère qu’un jour je pourrai le réaliser. Ce serait bien pour le pays.
Les intervenants de ce forum me semblent convaincus du potentiel touristique de Madagascar . Oui mais voilà , les « possibles touristes » , lisent sur internet ce qui se passe à Madagascar . Les conditions actuelles ne sont donc pas réunies pour un retour massif des touristes et des devises qui vont avec . Les « possibles investisseurs » tournent le dos à La Grande Ile , à peu prés pour les mêmes raisons . Le pays s’enfonce et avec , toute la misère du peuple malgache ,et tout le monde en connaît les responsables .
Oui c’est bien ce que l’article énumère : les facteurs de blocage. Après soit on reste bloqué dessus, soit on essaie de les résoudre un par un. C’est un peu comme construire une maison : le plus dur c’est la pose de la première pierre.