L’éducation nationale est souvent revenue sur le devant de l’actualité ces derniers temps. Quelques fois en bien, mais très souvent en pas bien du tout, malheureusement .
Les chiffres récents le montrent clairement : une très grande partie de la population malgache est analphabète, et plus particulièrement chez les jeunes. Mais ce constat n’est guere étonnant quand on s’aperçoit, et on en revient à l’actualité, que des enseignants Fram ne savent pas faire une soustraction de nombres à deux chiffres, ou, encore plus malheureux, quand une enseignante folle passe ses nerfs sur ses élèves.
Ces 2 informations, grâce aux nouvelles technologies et à la facilité de circulation de l’information, ont pu être rapidement portées à la connaissance du grand public. Maintenant, ce qu’il faut bien avoir en tête, c’est que bien qu’elles semblent anecdotiques, ces réalités existaient donc très certainement bien avant l’avènement d’internet et de Facebook, et à une échelle qui fait froid dans le dos
Depuis quand exactement ? Depuis la nuit des temps probablement, 40 ans au moins, aboutissant ainsi à ce que nous constatons aujourd’hui : une population analphabète, des jeunes non qualifiés et une génération pas du tout adaptée au marché du travail.
Donc voila l’état des lieux, et il est cruel et impitoyable. La lueur d’espoir est qu’il semble enfin y avoir une prise de conscience collective que nous ne pouvons plus continuer de la sorte, à négliger ces volets enseignement, éducation, et formation car c’est tout simplement l’avenir de toute la nation qui est en péril. C’est le concept même de la société et du vivre ensemble qui est complètement remise en question, avec d’un côté ceux qui savent, les « sachants« , et de l’autre, le reste, en grande majorité, ceux qui « ne savent pas« , qui resteront ignares toute leur vie, et qui procreeront encore plus d’ignares, constituant ainsi un véritable terreau propice à l’explosion de la pauvreté et tout ce qui l’accompagne, criminellement parlant s’entend.
Tout ce que nous vivons aujourd’hui, en 2017, pauvreté, insécurité, criminalité, mauvaises performances économiques sont les résultats directs de cette démission étatique dans ce secteur de l’enseignement mais aussi de l’éducation. Investir sur l’éducation, la formation, la recherche, c’est investir sur l’avenir et cela ne doit pas rester au stade de simples promesses électorales mais se traduire par une réelle volonté politique palpable sur le terrain.
Construire et réhabiliter des écoles certes, mais aussi s’occuper du sort des professeurs existants, les valoriser, investir dans la formation de formateurs, instaurer la scolarisation obligatoire sous peine de sanctions pour les parents (bâton), proposer des aides aux parents en difficulté pour qu’ils envoient leurs enfants à l’école (carotte), des aides sous la forme d’allocations familiales, de cantines gratuites, des bibliothèques, de la réflexion pour que les enfants n’aient pas à marcher des kilomètres pour rejoindre à pied leur ecoles, etc.
La situation aujourd’hui est quasiment désespérée mais il n’est pas encore trop tard pour commencer à arranger les choses. Le cas échéant, notre descente aux enfers sera loin d’être terminée. Ouvrons les yeux et utilisons enfin cette formidable puissance de la force et des moyens publics pour les mettre au service de nos enfants, et nous pourrons enfin inverser la tendance.
Rabary est il encore ministre ? Mahafaly est il encore praiministra ? Rajao est il encore président ? Rajoelina veut il devenir président ou à défaut re-putchiste ? Les foza resteront ils foza ?
Ces gens sont tous allés à l’école, d’autres en cours de formation. Ca va être dur.
A chaque fois que je fais une descente sur terrain auprès des écoles publiques (EPP, CEG et Lycée) et à chaque fois que nous demandons ce qu’on peut faire pour les aider, les enseignants nous répondent: « des formations pédagogiques, apprentissage du français et si possible de l’anglais ».
Et lorsque nous leur posons la question : »Quand est-ce-que vous avez fait une formation pédagogique de (re)mise à niveau par matière? » Réponse: « Il y a au moins 15 ans de cela (pour les anciens enseignants), et jamais pour les nouveaux »
Le problème dans l’histoire c’est que nous privé ne pouvons pas faire le boulot à la place du ministère or ce dernier peine à faire correctement une chose.
Le budget de l’Etat malgache semble juste être destiné à payer les salaires de 150 000 fonctionnaires. On ne va malheureusement pas aller bien loin comme ça.
le salaire de 150 000 fonctionnaires? et c’est tout? vous oubliez les avantages genre carburant et jiratay et autres trucs que le babakoto paye à ses oppresseurs via ses impôts
lors de l’inauguration de le renovation de l’epp d’Andrefan’Ambohijanahary la semaine dernière, j’ai failli manger ma casquette en entendant les debilités proferées par le rabory tsy misy tabary, il a dit ceci textuellement: ne vous en faites pas monsieur le prm, le monde que vous avez devant vous n’est que l’infime partie de vos soutiens , il y a au moins, je dis bien au moins 40 000 personnes qui vous soutiennent… »
alors si vous pensez que le rabory va octroyer des formations aux enseignants, c’est qu’il ne sera plus hvm à ce moment là!
Et où sommes nous? cadre bien, avec trois enseignants, c’est pas tous les jours qu’on voit ça.
Quand on sérine nos enfants tous les jours avec des émissions TV comme kopi kolé. Quand on a un président qui fait du kopi kolé dans son discours d’investiture. Quand on avait un président (des présidents) qui n’ont pas assez fréquenté les bancs de l’école et des universités mais qui sont quand même devenus présidents. Quand on avait/a des députés qui bombent leurs torses et qui lancent des gros mots en public….(la liste est longue)…Alors, c’est dur pour les parents de trouver une réponse lorsque les enfants leur demandent « à quoi ça sert de faire des études? ».
« Les chiffres récents le montrent clairement : une très grande partie de la population malgache est analphabète, et plus particulièrement chez les jeunes »
Pendant ce temps-là, d’autres veulent fermer des écoles, coraniques certes, mais écoles quand-même. Comme si c’était la priorité des priorités dans un pays comme Madagascar.
Et lisez-moi ça ! 😯
@elman, en brousse, si vous demandez à une fille de 6ème, qui a touché votre fleur pour la prémière fois, elle dit sans hesitation que c’est ramose, pourquoi? c’est le moyen le plus efficace pour transmetre la leçon, conséquence? mon bébé sera un futur maitre FRAM.
C’est effrayant.
des mots qui reviennent souvent… mais qui n’ont plus aucun sens à babakotoland 🙁
« Allez on y croit » 🙂
mais comment y croire? la photo en elle même en dit long sur ce qu’ils ont fait de l’enseignement à babakotoland! avez vous vu le nombre d’élèves dans cette classe? ailleurs, une classe qui a 25 élèves est un scandale national qui passe au JT! et ajoutez y les maîtres fram, … ce n’est pas étonnant si au lieu de produire des élites, ce pays ne produit que de babakoto!
Il faut y croire car en ne cessant de leur dire ce qu’ils ont à faire et bien peut-être qu’ils le feront vraiment un jour ?
Tant que ces gens-là tiennent le règne de notre pays, inutile de compter sur le gouvernement. Par contre, chacun peut agir à son niveau, une association, ..
La problématique est beaucoup plus complexe et dépasse, en amont, les manifestations visibles que nous pointons, à raison. Tant que nous n’aurons pas une politique éducative claire et cohérente, axée sur l’intérêt premier des apprenants, viable et respectée sur le long terme; tant que nous n’aurons pas une politique linguistique dépourvue de tout sentimentalisme et d’esprit partisan, nous ne pourrons pas COMMENCER à travailler sérieusement.
Pouvez-vous développer?
Prendre en compte les différentes langues utilisées sur un territoire national donné pour en réguler les fonctions et usages respectifs relève de la politique linguistique. La politique linguistique dit quelle/s est/sont la/les langue/s nationale/s, celle/s officielle/s ou de travail. C’est un outil incontournable pour une gestion apaisée de toutes les frictions inévitables dès lors que plusieurs langues coexistent.
Politiquement parlant, une politique linguistique vise à sauvegarder la/les langue/s nationales et à la/les préserver des méfaits de situations de diglossie. L’important est que chaque citoyen se sente et se sache protégé dans ce qui constitue un des éléments clés de son identité: la langue.
Une politique linguistique bien comprise et intelligemment concrétisée rassemble l’adhéson des citoyens, indépendamment de leur sensibilité politique, philosophique ou autre.
Il en va autrement le la politique éducative qui relève d’abord et avant tout de la vision politique pour laquelle un Chef d’Etat a été élu. C’est cette vision qui va, en principe, donner corps et structurer la politique éducative à tous ses niveaux et dans toutes ses déclinaisons. En principe encore, cela se fera en corrélation logique avec sa vision pour les autres secteurs de la gouvernance de l’Etat.
Une politique éducative devrait aussi refléter clairement la politique linguistique, dans une espèce de jeu de miroirs. Un exemple: la reconnaissance d’une/des langue/s nationale/s implique le droit à tout citoyen d’accéder à l’instruction/formation dans sa langue de tous les jours.
C’est encore à ce jour un point ultra sensible voire tabou, et pourtant, il n’y a pas d’autre alternative si l’on veut réellement apporter une instruction/formation de qualité au plus grand nombre.
Merci.
Pour vous, dans ce cas, quel serait la politique éducative appropriée à notre pays actuellement? Quelle politique linguistique répondrait-elle à nos besoins et mènerait vers une société plus agréable à vivre et plus productive? Et surtout, quelle est cette sentimentalisme qui nuit à notre politique linguistique actuelle pour autant que cette politique existerait?
Hihihi, vous me rappelez un ancien prof qui avait l’art et la manière d’envoyer ses élèves au tableau et de les y garder jusqu’à ce qu’ils aient déballé tout ce qu’ils savent…ou ne savent pas!
Si l’on peut choisir une politique éducative, on ne choisit pas une politique linguistique (on peut juste choisir de la faire…ou pas}.Pour être utile, une politique linguistique se doit de réguler la réalité de la pratique des langues sur le territoire. Elle ne devrait donc pas reposer sur des émotions et/ou des sentiments, mais sur les faits de pratiques langagières. Ce sera toujours, toutefois, dans la responsabilité de préserver la/les langue/s nationale/s.
L’Académie Malagasy a rédigé depuis de longues années un projet de texte de politique linguistique: à découvrir ou redécouvrir sans l’ ombre d’ un doute!