
L’autre jour, je suis passé sur une petite place publique (à Rennes). J’ai vu une pompe, qu’on peut voir sur la photo, et pas n’importe quelle pompe, une pompe à vélo en libre service. Mon intention ici n’est pas de louer ô combien la France est civilisée ou la richesse des infrastructures. Tout simplement parce que je n’ai pas assez de recul et aussi que c’est la spécialité d’Elman. Je pense que dans beaucoup de villes en France, Europe ou ailleurs, on peut trouver ce genre d’outils service libre. Rien d’étonnant, je pense pour certains des « actunautes aty an-dafy ».
Je me suis empressé de prendre la photo et me suis dit que ça ferait une tribune libre intéressante. Je ne vais pas non-plus pointer le fait qu’à Mada, ce sont plus les pompes à eau pour donner l’eau potable qu’on croise et non des pompes à vélo. Mais alors pour quoi?
La communauté
A vrai dire, je ne sais pas qui exactement était à l’initiative de la mise en place de cette pompe dans la ville. Ce qui est sûr, c’est que quelque part, un groupe de personnes, une association ou une collectivité a suggéré la ville ou la municipalité de Rennes de mettre en place à cet endroit-là et ailleurs des pompes à vélo. Qu’est-ce cela signifie? C’est que des gens pensent à la communauté et à son bien. On reproche souvent aux occidentaux d’être des égoïstes, qu’ils pensent d’abord à eux, et même oublier sa famille. Nous, les malgaches, nous sommes fiers d’être plus familiaux… C’est là où j’ai trouvé un autre paradoxe.
Ce n’est peut-être pas valable dans les Ambanivohitra, mais à Tana, c’est assez criant. On a le sens de la famille mais pas le sens de la communauté. Je m’explique, j’en reviens à ma pompe. Elle a été mise là pour que les cyclistes gonflent leur roue. Peu importe qui est le cycliste en question, homme ou femme, catholique, musulman ou athée, VTT ou vélo de course, particulier ou livreur; la pompe est au service de la communauté (des cyclistes). C’est un service commun et libre. Dans communauté il y a commun.
A Madagascar, un bien au service de la communauté ne fait jamais long feu. Déjà, parce que la pauvreté fait que le bien en question risque fort d’être volé et revendu par la suite. Que voulez-vous, si ça ne se mange pas, ça se revend pour acheter à manger. Au delà de ça, il n’est pas dans la mentalité des gens de penser aux autres au-delà du cercle familiale ou amicale (proche). Et cela se ressent dans tous les domaines: parachutages en politique, favoritisme, copinage…
C’est un fléau au même titre que la corruption! Tout ce qui tourne autour du bien commun, quand le gasy utilise, il ne pense pas forcément à celui qui va l’utiliser après. Et le matériel se dégrade. Nombreux sont les exemples: combien de temps ont tenu les feu rouge? Les lampes solaires? Les abri-bus? Les panneaux de signalisation? Les toilettes publics?
Je vous rassure, il y a des cas de dégradations ou de vandalisme ici (rien est parfait), mais c’est rare. Et en général, en France, c’est fait par des gens qui ont la volonté de nuire.
Là où ça diffère c’est que, nuire à Mada, on le fait par mentalité. C’est ancré dans la société. On en revient donc au civisme, à la mentalité et autres qualités qui nous font défaut. Pourquoi, les biens communs les pompes à eau doivent être cadenassées et gardées pour que la communauté puissent s’en servir librement? Est-ce que la pauvreté est incompatible avec le sens de la communauté?
Tout ça parce que certains ne voulaient plus manger de tsaramaso à la cantine 😉
Sur ce, bonne fête de l’indépendance à tous, une des rares occasions où les malgaches forment une vraie communauté.
Incroyable : hier j’étais dans ma petite gare et dedans il y avait .. des prises USB en libre service 🙂 Pratique quand vous arrivez à la gare, que vous devez appeler quelqu’un et que vous êtes low bat 🙂
C’est exactement ça!
Tout le monde ne traîne pas dans son sac une batterie de rechange, et comme les smartphone tiennent en général une journée. Quand vous arrivez à la gare, et que votre train est en retard, ce genre de service est plus qu’utile!
De même, pour la pompe que j’ai prise en photo. j’y suis repassé vendredi dernier vers midi, et quelqu’un l’utilisait. Et c’était un livreur de Deliveroo (livreur de nourriture en vélo pour ceux qui ne connaissent pas).
Je suppose que ça l’a bien dépanné, et que des clients ont pu avoir leur repas livré à temps et chaud.
En fait, le fihavanana à la sauce gasy est purement hypocrite, le soi disant soutien/amour/solidarité mutuel, c’est de l’hypocrisie pure, même dans la famille.
Si on soutient l’autre, c’est souvent dans l’espoir que l’autre aussi va te soutenir quand tu seras dans l’embarras. C’est un état d’esprit très calculateur, où on donne 1/2 et qu’on espère récupérer le décuple.
pauvreté matérielle, pauvreté spirituelle.
On ne s’étonnera donc pas du succès des sectes qui promettent la richesse sur ces 2 plans.
Je suis d’accord avec ça! Malheureusement, vous dites ça tout haut, vous risquez de vous retrouver au bûcher! On se persuade qu’on est bon, on montre aux étrangers qu’on est gentil…
J’ai l’impression qu’on a gardé des expressions héritées de nos ancêtres, des valeurs soit-disant traditionnelles, mais en vrai on a oublié leurs sens.
« Fihavanana », « Firaisan-kina »…
Par contre le « firaisana ara nofo » ça on a bien gardé hein 🙂
(totalement HS)
En restant dans ce sujet HS… ça me fait penser à ces jeunes filles qui vont à l’église en tenue comme si elle vont en boîte de nuit.
Ce n’est pas totalement HS en fait, elles pensent à la communauté en mettant ces tenues 🙂
Pour repeupler la terre! mais oui!! C’est pour la communauté! 😀
« Il vaut mieux s’adresser au bon Dieu qu’à ces seins » ?
Il y en a qui fait 10’000 km pour avoir un bébé
🙂
Il y a bien un docteur qui propose ça du côté d’Andohalo mais notre unique entretien ne nous a pas convaincu. Trop commercial.
Dr rakotobe izy izay raha tsy diso za,
Izy ndrindra.
Je ne crois pas que ce soit hypocrite, la couleur est annoncée dès le départ: « Ny soa atao levenam-bola, ny ratsy atao loza mihantona »
et aussi, « Ny omby mahia tsy lelafin’ny namany »
C’est encore pire!! 🙁
La communauté pour les malgaches, c’est un sujet que j’aime bien et c’est un sujet auquel j’ai passé de bons moments de discu. Ma conviction : nous ne sommes pas faits pour bien vivre en communauté…nous sommes comme ça; Pour ceux qui veulent réellement développer le pays, il faudra composer avec et ne pas perdre du temps à essayer de changer cette mentalité de m**ou surtout à perdre du temps à refaire le monde malgache autour de thb.
le point de vue est très .. pragmatique 🙂
Une mentalité de m**** et hypocrite (plus haut)… Hummm! On n’a rien pour se développer quoi.
C’est noté !
Merci pour le point de vue !
Je suis d’accord! on peut essayer de changer la mentalité en parallèle mais il y a moyen de faire avec aussi en s’inspirant des choses qui marchent, même les mauvaises (prendre leurs « bons » côté bien entendu)
Par contre à Madagascar il y a beaucoup plus de femmes qui servent à la communauté et parfois elles se font gonfler gratuitement aussi.
« se faire gonfler gratuitement » : ah je ne la connaissais pas celle la
hahaha
Au lieu de sens de la communauté, je parlerai plutôt de sens de l’interêt général. Pour le reste, j’ai le même ressenti. Quelque part ça explique bien des choses sur l’état actuel du bled.
C’est presque pareil dans un sens. Mais ça peut se compléter. Et si on a les deux, on est dans le top du top.
C’est une question de point de vue. Pour moi quand on parle d’intérêt général, cela évoque une action que chaque individu apporte à la communauté, un côté actif!
Quand on parle de communauté, on parle de relation, de vivre ensemble, avoir des choses en commun, de respect mutuel sans forcément parler d’action, tout un ensemble.
Quelqu’un peut agir dans l’intérêt général sans pour autant avoir le sens de la communauté.
Si vous entendez par « sens de la communauté » le sens du bien commun alors la réponse est : non, non et non (je sais bien que c’est ce dont vous parlez mais faisons comme s’il y avait un doute 🙂 ). Si vous entendez par « sens de la communauté » le sens d’appartenir à une communauté (communautarisme : communauté ethnique, religieuse, politique etc…, bref le truc qui n’engage ni ne sert à rien) alors la réponse est oui, oui et oui.
Oui je parle du premier.
Mais alors pour le deuxième je ne sais pas: ethnique et religieuse oui, pas de doute… Mais politique, je dirais en fonction de quel parti distribue les mallettes?
En parlant de pompe, il n’est plus possible de gonfler gratuitement les pneus, ballons,… chez les stations services. C’est 200 Ar je crois.
… et je me demande si les bornes de recharges telephoniques/tablettes,… à Ivato existent toujours. La dernière fois que j’ai eu l’occasion d’en voir, il manquait les cordons car des c.. les ont coupé! Tssss!
# il manquait les cordons car des c.. les ont coupé!
Il n’y a qu’à mada que tu verras ça
Mais ils en font quoi avec??
Pourtant, c’est dans la zone d’embarquement: un endroit supposé être contrôlé!
« sady tsy an’i dada no tsy an’i mama »
il faudrait que tous le monde paient l’impôt pour que la communauté soit
tout le monde paiera s’il est assuré que ses impôts ne se transformeront pas en V8.
Vous m’enlevez les mots de le bouche!
et pourtant on se croit tellement chrétiens, tellement pratiquants. une pratique toute simple et de base serait de penser aux autres aussi. mais non. le bien commun, connais pas. laisser traîner ses saletés partout, par exemple, est un geste tellement courant que c’est considéré comme une normalité. et pourtant, si on considère comment ce geste va impacter l’environnement (les gens, les animaux, l’eau, l’air, les plantes, le sol, les canaux d’évacuation, la chaussée, etc) et créer toutes sortes de maladie, on pourrait se demander dans quel genre de milieu nos enfants vont bien pouvoir vivre.