Digitalisation : la charrue avant le zébu ?

Même la cuisine se digitalise

Gné ? Non, simple réflexion qui m’a traversé l’esprit au vu de cette digitalisation que l’on met à toutes les sauces endémiques !

Je ne me prétend pas être un grand manitou de la digitalisation, disons simplement que j’ai un modeste background en la matière, aussi bien dans le domaine gouvernemental et administratif, que dans le secteur privé (B2B) ou plus simplement dans le domaine du grand public (e-commerce etc.)

Ces digitalisations sont différentes de part leur nature mais au final, elles fonctionnent sur les mêmes principes et dans certains cas, se complètent entre elles.

Je ne vais pas googler la définition de la digitalisation, je vais plutôt vous donner la mienne, eu égard justement à ce modeste background. La digitalisation d’une manière générale c’est la transposition d’un processus existant, souvent effectué manuellement, vers son équivalent numérique. Digital si vous voulez.

Et cette transposition peut aller loin, très loin en matière d’efficience. Tous ceux qui vivent ici dans la civilisation savent parfaitement de quoi je veux parler. On en arrive à un tel degré de sophistication que le level « zéro taratasy » est quasiment atteint, si si. Même les tickets de caisse au supermarché sont en train de disparaitre, transférés directement sur votre smartphone.

Comment est-ce possible ? Et bien du fait de la digitalisation justement. L’Etat par exemple vous connaît parfaitement, sait où vous habitez, sait où vous travaillez, ce que vous faites, combien vous gagnez, vos impôts, votre richesse, vos comptes en banque, etc.

Un big brother bien inquisiteur ? Certes c’est un fait, mais en contrepartie, bonjour les facilités que cet État vous offre au quotidien, pour gérer toute cette partie administrative souvent lourdingue et chronophage. Plus besoin de tous ces vieux processus moyenageux, attestation de domicile ê, photocopie certifiée conforme ê, acte de naissance ê, atero porte n° zao ny dossier ê, miverena rahampitso ê, misy tsy ampy ny dossier nao ê, mila mametraka kely ianao ê, etc.

Non, vous ne bougez pas de votre fauteuil pour faire toutes ces démarches, point. Vous avez des identifiants sécurisés, vous accédez à des espaces personnels, tout ce qui est administratif, vous le faites depuis votre PC ou même votre smarphone. Vous disposez également d’une messagerie sécurisée pour communiquer avec l’administration et pour ma part, j’ai toujours eu des réponses à mes questions.

En tant qu’entreprise, pareil. Vous êtes directement en contact en ligne avec tous les organismes : l’URSSAF, l’Etat.. Déclarations de liasses fiscales, calcul de cotisations sociales, TVA, tout est déclaré et payé en ligne. Dans la même veine, ou utilise des outils en ligne pour enregistrer ses opérations, achats, ventes, connectés directement… avec votre compte bancaire, les rapprochements se font automatiquement, vous générez vos états financiers en quelques clics, zay, vita. Tiens d’ailleurs je vais passer de Quickbooks à Indy, pour ceux qui connaissent 🙂

Bien sûr tout ceci peut sembler complexe et effrayant mais ainsi va le monde, il faut s’adapter et composer avec. Dans tous les cas, quand vous faites les choses de bonne foi, il n’y aura aucun souci, vous disposez même d’un droit à l’erreur.

Quel est l’objet de mon propos aujourd’hui ? Je reviens sur cette définition donnée plus haut, à savoir la transposition d’un processus existant, souvent effectué manuellement, vers son équivalent numérique.

Cela implique donc d’avoir des processus existant qui tenaient à peu près la route. Et bien entendu exempts de toute forme de corruption.

Donc vous comprenez mieux aujourd’hui pourquoi votre digitalisation endémique ne parvient pas à décoller : le problème ce n’est pas l’outil numérique, le problème il se situe entre le fauteuil et le clavier. Ce problème freinera d’ailleurs des 4 fers tout process de digitalisation car il sera very fihinanana.

Donc soit vous prenez des mesures drastiques pour fixer ce problème, soit votre digitalisation en sera réduit à distribuer des cartes visa e-poketra et des QR Code fokontany. Et sinon en 5 ans, toujours aucun identifiant unique pour chacun des 30 millions d’endemiques ? Ah la la, c’est compliqué hein ?

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