Téléphérique, routes ou chemin de fer ?

Gné ? Oui oui, aujourd’hui, on se rappelle ce célèbre dilemme français « fromage ou dessert svp » ?

Il faut donc que tu choisisses, soit le fromage, soit le dessert : et c’est exactement le sentiment que l’on en a, il faut que tu choisisses, soit le téléphérique, soit les routes, soit le chemin de fer. Et pour ça, tu disposes de 150 millions d’€.

Le sensationnaliste choisira bien entendu le téléphérique. Waaa, c’est du jamais vu, ça va en mettre plein la vue. Les 4000 ar le billet c’est un point de détail, l’essentiel c’est de pouvoir faire des selfies dans les airs, effet waouh garanti !

Le pragmatique lui, choisira de réparer les routes. 150 millions €, ça devrait suffire pour réparer toutes les routes à Madagascar, Tana inclus non ? Mais bon, méfiance, en mode tip top ce sera rebelote l’année prochaine et pfouuuu, la pluie et les camions de 60 tonnes referont de nouveau immanquablement leur œuvre destructrice.

Le malin lui il choisira les chemins de fer. Une réhabilitation à moindre coût, une possibilité pour les voyageurs et les marchandises de se déplacer aisément sur l’ensemble du territoire, et une rentabilité quasi assurée. A condition évidemment d’en finir avec les petits intérêts mafieux qui gangrènent le secteur du rail à Madagascar.

Donc voilà où nous en sommes en ce 8 février 2023. Il m’avait semblé d’ailleurs avoir lu à un moment que certains souhaitaient une mise en œuvre de la première ligne de ce téléphérique… d’ici juin 2023 ? Hum, je sens encore venir la confusion entre vitesse et précipitation, en mode « sssh mety io ram’s a« .

Je ne suis pas du tout spécialiste en téléphériques mais je sais d’expérience que c’est un projet très très très sensible, techniquement parlant. Et que même si tout est fait dans les règles de l’art, les accidents sont fréquents. Et très souvent meurtriers, aïe.

Donc quand je vois le mode « kitoatoa » qui règne dans ce pays, érigé en mode de vie, le doute qui m’habite est gigantesque. Certes ce seront des spécialistes français qui piloteront la construction de cet ouvrage et on peut raisonnablement espérer qu’ils ne feront pas n’importe quoi

… mais c’est l’après qui fait peur. Vous savez les machins qui s’appellent entretien et les bidules qui s’appellent maintenance ? Genre « ça il faut impérativement remplacer tous les 6 mois« , et bien non, les grands spécialistes endémiques estiment que c’est bien pessimiste, allez, ça tiendra bien 6 ans ? Ou 6 décennies, vous savez comme à la Jirama là…

Et je ne parle même pas des bidouillages maison, autre grande spécialité endémique. « Ataontsika adapt io ram’s a« … O my god 😯

Bref, on charrie beaucoup sur actutana mais là je vous le dis gravement : faites attention les gars, vous jouez avec des vies humaines là. Et comme d’habitude on sait très bien que quand le crash arrivera, ce sera le grand jeu de la patate chaude, aucun responsable, aucun coupable, ce sera le cpasmafote à donf.

Les routes vous voyez déjà le grand n’importe quoi dans ce secteur. Le chemin de fer c’est pas très glorieux non plus, avec des « pépins » quasiment à chaque sortie. Donnez moi un seul élément qui pourrait amener à penser que ce serait différent pour ce téléphérique ?