La publicité en ligne à Madagascar

Une publicité laborieuse
Une publicité laborieuse

 

« Le degré de civilisation d’un pays peut être mesuré par le niveau de ses investissements publicitaires »
Maurice Pariat dans la revue « Vendre », 1964

Traditionnellement, on mesure les performances économiques et la production de richesses d’un pays à l’aide d’indicateurs comme le PNB, le PIB et en utilisant des expressions comme « balance commerciale » et autres termes savants . Des concepts intéressants très certainement mais pour le monsieur tout le monde comme vous et moi, non économistes, cela ne parle pas beaucoup, ce sont des chiffres, des indicateurs, sans plus.

Aujourd’hui, je vais plutôt vous parler de ce que je connais  beaucoup mieux : la publicité, et plus particulièrement la publicité en ligne. La publicité, vous connaissez tous : on l’utilise pour faire connaître son entreprise, ses produits ou ses services. A la télévision, à la radio, dans la rue, la pub est partout ! Et sur internet aussi maintenant, générant des revenus publicitaires colossaux pour les géants du web comme Google ou Facebook. Nous parlons ici de dizaines de milliards de revenus, annuellement. A titre d’exemple, en 2016, Google c’est 90 milliards de dollars de chiffre d’affaire, pour un bénéfice de 20 milliards de $ ! Et pour vous donner une autre idée des montants en jeu, le budget marketing mondial de Samsung c’est environ 14 milliards de dollars.

Google

Mais c’est bien Google qui nous intéresse particulièrement aujourd’hui. Via les interfaces d’administration que propose le moteur de recherche à ses annonceurs et ses éditeurs, c’est à une véritable montagne d’informations publicitaires qu’ils nous donnent accès aujourd’hui.

Pour bien comprendre et interpréter ces informations, il faut d’abord comprendre comment marche la publicité sur Google. Pour simplifier, il faut considérer leur système comme une gigantesque place de marché, où les meilleures places se vendent aux enchères.

Concrètement ? Vous êtes par exemple une entreprise et vous vendez des téléphones portables. Vous souhaitez donc que votre publicité apparaisse sur les sites sur lesquels surfe l’internaute qui s’intéresse aux téléphones portables, sur les sites qui parlent de téléphones portables, sur le site de Google aussi quand l’internaute effectue une recherche relative aux téléphones portables.

Mais vous n’êtes pas le seul annonceur qui souhaitez afficher votre publicité de téléphones, il y en a d’autres. Il s’est donc mis en place une espèce de système d’enchères, l’annonceur qui paie un peu plus sera davantage visible que ses concurrents, et ainsi de suite. Plus il y a d’annonceurs dans votre secteur d’activité et plus les tarifs s’envolent, comme dans une véritable vente aux enchères.

Mais Google ne se limite pas à aux téléphones portables : tous, oui tous les secteurs économiques, toutes les activités lucratives sont annonceurs chez Google et ce dans tous les pays du monde, Madagascar inclus. Tourisme, hôtellerie, billets d’avions, banques, assurances, finances, high tech, telecom, immobilier, voitures, musique, culture : toutes les entreprises utilisent la puissance de Google pour faire leur publicité, même le cordonnier d’Analakely ou le plombier d’Andravoahangy peuvent faire leur publicité sur Google s’ils le souhaitent, il n’y a pas de souci.

Ça y est vous commencez à voir ? Google dispose donc d’un incroyable volume d’informations d’ordre économique, et ce pour chaque pays du monde. Le nombre d’annonceurs dans chaque secteur d’activité, les budgets pub, tout est stocké, à l’euro et au dollar près.

Et ces budgets pub, cette concurrence entre les annonceurs, sont autant d’indicateurs sur la santé économique d’un pays donné. Les annonceurs se bousculent pour utiliser le redoutable service publicitaire de Google ? Il y a donc un certain niveau de concurrence qui existe, cela veut dire que l’économie du pays en question se porte bien, selon le degré d’importance de cette concurrence.

Comme je l’ai dis, tous les annonceurs peuvent accéder en partie à cette masse d’informations. Les éditeurs, c’est a dire les sites internet qui diffusent cette publicité (comme actutana) peuvent aussi accéder à une autre partie de ces informations, des statistiques sophistiquées élaborées en fonction entre autre des pays de provenance des internautes sur le site, croisées avec la valeur des enchères des annonceurs.

Interprétation

Et c’est là que l’interprétation de ces statistiques devient très intéressante pour ceux qui peuvent y accéder. Je n’ai pas le droit de vous divulguer des chiffres précis mais ce que je peux dire c’est ceci : nos entreprises à Madagascar ont une très faible présence publicitaire sur Google.

Très peu d’annonceurs, donc très peu de concurrence sur les enchères voire pas du tout, ce qui démontre bien que le business à Madagascar est quasiment moribond dans l’ensemble. La différence est flagrante avec d’autres pays de l’Océan Indien, la Reunion, l’île Maurice, qui affichent des performances publicitaires que j’estime à au moins 7 fois supérieures à celles de Madagascar, sur la base des informations publicitaires que Google a mis à ma disposition.

Voila, le constat est donc posé, nous savons maintenant d’où nous partons (de vraiment très très bas), on ne se décourage pas, on y croit, et on se retrousse les manches. Quand nous aurons beaucoup d’annonceurs de Madagascar, quand les enchères publicitaires monteront bien fort et bien haut, là oui nous serons sur la bonne voie de la civilisation, comme dirait Maurice Pariat en préambule de cette chronique.

Pour celles et ceux qui sont intéressés par cette histoire de publicité sur Google, signalons l’excellente initiative de Za’SEO qui organise des conférences sur ce sujet là, entre autres thèmes, les 12 et 13 mai prochains au Le Pavé Antaninarenina. En attendant, on peut déjà commencer à en discuter sur actutana.

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rafangy
rafangy
Répondre à  elman
7 années il y a

, c’est très difficile ce coin là!

Miza
Miza
Répondre à  elman
7 années il y a

, Antsirabe!

mangableu
Répondre à  elman
7 années il y a

, vers analamahitsy

rafangy
rafangy
Répondre à  mangableu
7 années il y a

, exact! nous nous sommes fait avoir par mangableu qui habite à presque 1000km !la charrette ne va pas à contre sens, c’est le sens normal!
merci mangableu

mangableu
Répondre à  rafangy
7 années il y a

, le fait de raccompagner mon ex avec la ligne 192 de Mandroseza à Analamahitsy a peut-être ravivé mes souvenir!Hihihi

rafangy
rafangy
Répondre à  mangableu
7 années il y a

, souvenir , souvenirs,! on n’efface pas un souvenir, c’est une fleur qui ne sait pas mourir…..

rafangy
rafangy
Répondre à  elman
7 années il y a

, les stations galana sur une côte ne sont pas nombreuses par contre cette charrette qui va en contre sens rend la localisation assez ardue

rafangy
rafangy
Répondre à  elman
7 années il y a

, j’ai cru que la charrette roulait en contre sens, en realité, c’est la rue qui est à sens unique! bravo Mangableu, nous les habitants, nous nous sommes faits avoir comme un bleu! hihihihihi

Doraadm
Doraadm
Répondre à  elman
7 années il y a

, Aza asiana indice mihintsy aloha raha tsy afaka andro vitsivitsy e .

Axe Analamahintsy aussi change de l’axe Tana – Ivato/ Talatamaty

mangableu
7 années il y a

J’aime bien votre photo. Ca montre qu’il faut galérer pour s’en sortir et le fait que le panneau est en hauteur « signifie » qu’il est difficile d’ateindre cet objectif car c’est le Graal.

Ianona
7 années il y a

Cet article ne m’étonne pas parce que l’accès à Internet étant très limité dans ce pays, investir dans la pub en ligne serait peu percutant.

mangableu
7 années il y a

Le mieux c’est d’essayer sur actutana, pub et achat en ligne (mais pas trop de marge) 🙂
Avec possibilité d’utiliser orange money, …

mangableu
Répondre à  elman
7 années il y a

, Ce que je voulais dire c’est que vous vous convertissez en vendeur sur actutana, et nous les habitués d’actutana seront vos acheteurs si un de vos produits nous intéresse.Vous vous chargerez ensuite de l’envoi du colis après paiement

mangableu
Répondre à  elman
7 années il y a

, Pour ma part et surtout pour les nouvelles mamans, je suis très intéressé par les vêtements des nouveaux-nés de 0 à 3 mois. Ici c’est hyper chers, presque introuvable et pas avec la qualité qu’on recherche.
Entre-autre les pièces auto sont chers et monopolisées par les karanas

jr31
jr31
7 années il y a

mesurer le degré de civilisation, pour moi, c’est inutile de recourir à des trucs compliqués, … il suffit de voir l’image des 2 hommes avec leur charrette, … ce pays est encore au moyen âge!

arivony
arivony
Répondre à  jr31
7 années il y a

,

trop juste…

trackback
7 années il y a

[…] chose, la valeur du marché publicitaire en est une autre. J’ai déjà évoqué le problème dans cet article et pour faire une courte synthèse, nous sommes encore à Madagascar à des années lumières des […]

Tonii
Tonii
6 années il y a

, le sujet m’intéresse beaucoup et les commentaires précédent aussi; et j’aimerais aborder la question suivante et d’après vous, comment développer les publicités en ligne à Madagascar?

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