Je suis tombé par hasard sur cette photo l’autre jour et forcément, ça interpelle n’est-ce pas ?
Et pourtant, des « logements » comme cela, il y en a plein dans la Capitale, je l’ai vu de mes yeux, ils sont même légion. Oui oui, il m’est arrivé de me faufiler dans les petites ruelles d’Isotry, d’Andravohangy ou de Besarety et comment dire … wow !? Un squat ou un taudis ici en France passerait presque pour un 5 étoiles à côté de ces… je ne trouve même plus les mots pour décrire ces .. euh.. constructions ?
En fait c’est le problème quand tu es pauvre. Quand tu vis dans un pays pauvre. Où 80 voire 90% des gens sont pauvres. Il est impossible d’édicter des normes car les normes ont un coût. Quand tu ne sais même pas ce que tu vas manger tout à l’heure, tes normes tu peux les ranger dans un tiroir.. ou même te torcher avec, au moins là elles auront une utilité.
Et la mise en place récente de la rocade illustre bien le propos. Tu essaies de faire un bidule aux normes mais les réalités te rattrapent le jour même. Des charrettes qui roulent sur le boulevard périphériques, vous imaginez le délire à Paris ? 🙂 Ah bah tiens, des vélos sur l’autoroute, pourquoi pas aussi ? Avec des piétons qui traversent, c’est la cerise sur le gâteau.
A partir de là, on se demande ce qu’il faut faire, comment faire pour solutionner ce bazar ? La multiplicité des rocades permettront-ils aux gens d’être moins pauvres, au risque de donner de la confiture aux cochons, ou bien faut-il attendre que les gens soient moins pauvres pour construire des rocades ? Qui est venu en premier, l’oeuf ou la poule ? Vaste sujet philosophique, avec en toile de fond la question de savoir si la rocade se mange.
Bref, tout ceci est compliqué. Très compliqué. La pauvreté matérielle, à la limite, on peut encore essayer de trouver des solutions, vola fitady comme on dit… mais toute cette pauvreté spirituelle, comment on fait ? Cette crasse intellectuelle des « majinika » habilement exploitée par des petits (gros) malins pour leurs propres intérêts ?
A un moment il faut aussi peut-être se résigner à se rendre à l’évidence et accepter que ça ne changera jamais ? Pour qu’une recette de cuisine réussisse il faut des ingrédients, la recette elle-même, les outils pour la préparation et la cuisson.
Là il n’y a pas d’ingrédients, pas de recette, les outils ont disparu et au feu de charbon les perspectives sont assez limitées. A défaut de henomby ritra, va pour le cuir, les cactus, les insectes et l’argile. Une belle soupe de terre comme diraient certains.
Voila. Personnellement, je n’ai plus de solutions. Chaque jour qui passe ça s’enfonce de plus en plus. Ça me rappelle l’histoire du fou qui saute du 40ème étage. A chaque étage, il hurle : « … jusqu’ici, tout va bien« .
Allez, euh.. Portez-vous bien quand même.
Bientôt on dira « pauvre comme des Malgaches » 😛
Bientôt un pléonasme non ?
Bon en même temps , être riche n’a jamais été dans les valeurs malgaches.
Dans notre sotoavina Malagasy , on nous enseigne les valeurs de:
Patrie, Ancêtres, Sacré , fihavanana, firaisankina,famille
Mais tout ce qui est » réussite financière » , »devenir riche » ne font pas partie de notre sotoavina contrairement aux Indiens , aux occidentaux ou asiatiques.
Au contraire , c’est très mal vu d’être riche ne serait ce que par la religion majoritaire du pays « Heureux, vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous ! » (Lc 6,20).
On apprends ça à des gamins au lieu de leur apprendre à raisonner , à avoir de l’ambition .
Désolé d’être long mais les malgaches (Malagasy) ont été programmés pour être pauvre.
Hé bé, heureusement que le programme commence à bugger alors.. et qu’il y a des saligauds qui apprennent aux endémiques à devenir riche.. en se payant d’abord 🙂
Dommage que l’héritage était perdu en route, car il ne s’agissait pas de programmer qui que ce soit pour être pauvres, les Ntaolo étaient des propriétaires terriens pour l’essentiel. Les soatoavina étaient là surtout pour vivre en harmonie avec la nature et son voisin. Le tort des générations suivantes était de ne pas avoir su se réinventer, et l’amalgame entre ces valeurs et celles occidentales a donné des resultats catastrophiques.
Même ce passage de la Bible n’est pas à prendre dans ce sens, mais c’est un autre débat
Il ne s’agit pas d’être contre le Sotoavina Malagasy.
Mais il n’est pas adapté au monde réel car le monde n’est pas synonyme d’harmonie ou de paix mais plutôt de compétition et de guerre:
Guerre humaine et surtout guerre économique entre les pays.
C’était déja le cas pour nos ancêtres et ceux des autres pays . Et nous étions du coté des faibles et des colonisés.
L’idée ,c’est de mettre à jour cet algorithme « Sotoavina » pour y rajouter
les notions de « richesse matérielle », » ambition », « réussite financière », afin que ce soit encré dans les cerveaux comme le cas du christianisme qui est venu de l’étranger et qui maintenant gère la façon de penser de beaucoup de personnes.
Le « Sotoavina » ? Un gadget que l’on ressortira quand les 90% seront moins pauvres. En attendant, ça ne sert à rien, ventre vide n’en a rien à f… aire du « Sotoavina ».
C’est ça se réinventer, pour le cas du christianisme, tous les pays occidentaux ont des passés profondément chrétiens mais ils sont toujours puissants et riches.
Nos valeurs permettront de nuancer sur l’individualisme exacerbé qui est l’effet pervers de l’importance des richesses materielles et autre réussite financière
On dirait des photos de La Chine de 1921?….