Je pense quand-même que les croyants ont plus besoin de discernement que les non-croyants. Quand on a l’habitude de se faire servir sur un plateau ce qu’il faut faire, pas faire, penser, pas penser, croire, pas croire, le bien, le mal etc… on finit facilement par avoir un cerveau atrophié faute d’être utilisé.

Non, ça c’est inné en chaque être humain. On n’a pas besoin de dieu pour ça normalement.

euh… Non, c’est à l’aide de l’éducation, ça peut être religieuse ou pas. Il y a aussi un facteur environnemental/culturel

Bah justement une éducation suffisamment correcte suffit. 🙂 Et tout le monde ou presque a reçu une éducation suffisamment correcte. Pas besoin de la couche religieuse par dessus.

Le langage est aussi le produit de l’éducation, il y a un facteur environnemental/culturel. Vous laissez un enfant dans la nature et grandir parmi les bêtes sauvages, il ne saura pas parler. Mais en lui existe la faculté innée de parler qui se met en branle dès que c’est stimulé par son environnement.

Savoir distinguer le bien du mal dans le contexte culturel et environnemental dans lequel on évolue est une faculté humaine innée. Distinguer le bien du mal découle directement de l’empathie, c’est-à-dire de la faculté innée à ressentir ce que ressent l’autre. C’est ce qui fait que l’éducation (ou la religion) échoue à inculquer à un psychopathe cette notion. Exactement comme un enfant ne parlera pas s’il est sourd.

La base. C’est que j’appelle une éducation suffisamment correcte. C’est-à-dire avoir des adultes tout au long de votre enfance qui vous disent : « fais pas ci, fais pas ça, fais ci, fais ça ». A moins d’avoir grandi en vase clos dans un environnement criminel (auquel cas la religion ne pourra rien pour vous de toutes façons), il y a des chances pour que ces adultes (parents, grands-parents, la famille, instits, profs etc…) aient développé votre capacité innée à reconnaître la notion du bien et du mal.

D’ailleurs beaucoup de criminels possèdent la notion du bien et du mal. Juste ils choisissent et assument la voie du mal.

moi ça va .. mais 92% de pauvres peuvent transmettre quel type d’éducation et »produire » quel type de progéniture

Euh la pauvreté n’a rien à voir là-dedans. Pas plus que le niveau d’instruction des parents. Un pauvre produit un être humain décent généralement. C’est d’ailleurs un des seuls domaines où un pauvre n’a rien à envier aux riches.

La richesse engendre aussi ces mêmes choses. La cupidité, la peur de tout perdre tout ça. On n’en a jamais assez. ça engendre beaucoup de maux.

Je pense malgré tout qu’il y a une différence entre être pauvre et vivre dans le mal, c’est-à-dire avoir un mode de vie qui fait souffrir autrui tout en sachant ou en se cachant qu’on fait souffrir autrui (c’est ça le mal au final, en tout cas ma définition du mal).

Lorsque vous affirmez que le Dieu de la Bible est sanguinaire et méchant, vous acceptez son existence?

Je ne pense pas que ce soit un aveu de son existence. Quand on dit ce genre de chose, c’est un raisonnement par l’absurde qui nie l’existence de Dieu : « Dieu est bon, or le Dieu de la Bible est sanguinaire et méchant, donc le Dieu de la Bible n’existe pas car on aboutit à une absurdité : on ne peut pas être bon, sanguinaire et méchant à la fois ».

il est donc indispensable qu’un athée vive dans un état ayant des institutions suffisamment solides pour pouvoir s’épanouir

Ah non. Les authentiques anarchistes sont en général d’authentiques athées. « Dieu c’est le mal », disait Proudhon. Pour un anarchiste comme Proudhon une autorité est une autorité, qu’elle soit révélée (Etat) ou transcendante (Dieu) et il faut s’en affranchir. Pour un anarchiste, religion, politique et économie sont différentes facettes du même mal autoritaire qu’il faut combattre.

Je voulais dire les autres athées alors. Vous vous voyez vivre en harmonie avec les anarchistes?

C’était pour montrer qu’il n’y a pas de lien de cause à effet entre athéisme et besoin de cadre, de loi ou d’autorité. Par ailleurs, on peut être le plus fanatique des religieux et avoir besoin d’un Etat fort.

L’anarchisme n’est pas mon idéal de société mais il ne faut pas confondre anarchisme et désordre. Bien sûr les anarchistes, ou certains anarchistes radicaux, dans leur lutte, vont avoir tendance à semer le désordre pour abattre les autorités qu’ils combattent. Mais l’idéal anarchiste n’est pas le chaos. Au contraire, ils estiment que le véritable ordre ne peut avoir lieu dans une société où des hommes exercent une autorité quelconque sur d’autres hommes, que ce soit une autorité morale, religieuse, économique ou physique. C’est le fameux : « l’ordre naît de la liberté, et les pouvoirs engendrent le désordre ». Ce mot même d’anarchisme n’a pas été choisi par les anarchistes au départ pour désigner leurs mouvements. C’était l’ordre établi et les politiciens de l’époque (19ème siècle) dans les sociétés se sentant menacées par ces mouvements, qui ont utilisé ce mot en guise d’insulte et pour faire peur.