Carnet de route express

Étant rentré à Antananarivo la semaine dernière pour passer le réveillon avec la grande famille, c’était aussi l’occasion de voir comment les choses ont évolué sur place.

L’électricité c’est toujours pas ça : à peine arrivé et hop, délestages. Même entre 3 à 6 mois après sa démission, Hery Rajaonarimampianina n’aura donc définitivement pas tenu sa belle promesse de supprimer le délestage dans ce laps de temps. Des belles promesses qui comme d’habitude, n’auront donc engagé que les idiots qui y ont cru, dont acte avec toutes ces belles promesses dont on vous a abreuvé ces derniers temps.

Le pendant de ces délestages en électricité : l’eau, pas terrible non plus. Qui dit absence d’électricité dit évidemment surpresseurs à l’arrêt et vous connaissez le résultat : vous tournez le robinet, c’est une chance sur deux (voire moins) de voir l’ami H2O en sortir. Quand à l’avoir chaude, ouh la la, c’est un luxe inouï.

Côté connexions Internet, je suis arrivé sans doute au mauvais moment et au mauvais endroit car je n’ai pas eu accès à Orange, et Telma m’a affiché un misérable E (Edge), alors que j’ai habité à peine à 16kms du centre ville. Je ne savais pas que la 2G ça existait encore. Bon vous me direz, ce n’est pas pour venir surfer sur Internet que l’on vient à Madagascar, mais pour passer de bonnes fêtes de fin d’année, donc un peu de sevrage www, ça ne peut pas faire de mal. Kof l’a d’ailleurs relevé, un elman pas connecté pendant 3 jours, ça s’est vite vu ? Tss.

Sinon, toujours dans ce registre techno, j’ai essayé d’utiliser mvola dans un cash point mais encore une fois, quand ça veut pas.. « Tsy misy réseau, tapaka ny mvola ramose« .. Ah bon d’accord, on est à Madagascar, un uptime de 24/7/365 dans n’importe quel domaine, ne rêvons pas, ça n’existe pas. Et pourtant qu’est-ce que ça cartonne le mobile banking dans tout Mada.

Que dire d’autre ? Après seulement 9 mois d’absence, on retrouve très vite cette sensation de « tana bordel« . Routes minuscules, avec des voitures partout, des poids lourds, des scooters, des vélos, des charrettes, des gens partout, des ordures partout, bref, rien d’inchangé, ça s’est même aggravé, démographie galopante certainement.

En parlant des gens, je retrouve toujours cette espèce de nonchalance partout, ces marchands partout, ces chiens partout.. En 9 mois de vie en France, comme je vous l’ai déjà dis, à peine si j’ai utilisé le klaxon là-bas 2 ou 3 fois. A Antananarivo, je vous mets au défi de ne pas utiliser le klaxon dès que vous prenez le volant. Et quand vous le faite, les gens vous regardent d’un oeil impavide. J’allais dire stupide mais restons courtois.

Les gens toujours. Qu’en dire ? Tout le monde est sahirana, la vie est encore devenue plus compliquée qu’il y a 9 mois, le moindre achat est devenu un luxe incroyable ! Pour la petite histoire, à mon arrivée, je m’étais arrêté dans une épicerie pour acheter un pack d’eau et 2 cannettes de THB (indispensable quand le thermomètre affiche 30°) et j’ai du demander à l’épicière de me répéter l’addition : 18 000 ar. Ah, bon, d’accord, zay zany. La prochaine fois monsieur elman, demandez d’abord les prix des articles, d’accord ?

Dans un autre registre, doit-on s’attarder sur l’essence à 4 200 ar le litre ? J’ai donné 100 000 ar au pompiste.. et j’ai été un peu choqué quand la pompe a affiché un misérable … 23 litres ! Kay ! Allez Simone, arrête de râler et grimpe dans le taxibe, on ne peut donc plus utiliser la voiture que le week-end.

Donc arrêtons de râler. Je retrouve vite ma bonne humeur en allant faire un petit crochet sur mon terrain. Ouiii, pas de dégâts, la petite maison construite par le maçon franc est toujours d’aplomb, la propriété est bien entretenue, propre, les plantes florales et le jardin potager poussent bien.

Super, mon gardien est top, allez zou, je le garde, je l’augmente même. Mais je ne me fais pas d’illusion, il faut en profiter tant que ça marche. Donc cette année 2019, allez zou, on met le turbo pour pouvoir avancer le maximum de constructions. Le bâtiment, il n’y a que ça de solide au pays endémique.

Et côté politique dans tout ça ? Les gens en général aspirent à une vie calme, ils ne veulent plus de sakoroka et de rotaka. Tout le monde suit donc avec attention le déroulement des événements, en retenant son souffle.

Je vais également toucher un mot sur Ivato, à l’arrivée. J’ai mis 1h30 pour m’extirper de là. Le nombre de guichets est clairement insuffisant. Par contre bon point pour la fouille des bagages, et bien il n’y a plus l’horripilante fouille manuelle par des douaniers grassouillets, vous passez vos bagages dans le scanner et vous ressortez de la douane dans la foulée. Donc plus besoin de glisser ce fichu billet de 10€ dans le passeport pour ne pas être emmerdé, c’est un bon point.

Autre point noir en son temps: l’horripilante armée de porteurs de bagages d’un autre temps, moyenâgeux même. Là encore, ça c’est un peu amélioré, vous n’êtes plus trop agressé par ces gens là.

Par contre sur le parking, toujours ces zombis qui veulent s’emparer de votre chariot ou charger de force vos valises dans la voiture. Un regard noir de ma part a suffit à s’en débarrasser.

Dernier jour à Antananarivo. Je retrouve enfin une connexion Orange de qualité, Telma marchouille tant bien que mal mais c’est pas encore ça. La course à la plus grosse vitesse de connexion c’est bien, mais une meilleure couverture réseau et un minimum de bande passante c’est encore mieux