Quelques personnes, qui je pense n’habitent même pas à Madagascar pour la plupart, se permettent sentencieusement de déclarer : « mais non, la peste est exagérée à Madagascar, il n’y a rien à craindre ».
- Mais oui bien sûr, quand quelqu’un marche dans la rue à Tana, qu’il s’écroule brusquement en crachant du sang et meurt, tout ceci est exagéré, il n’y a rien à craindre.
- Quand on nous annonce que l’hôpital d’Ambohimiandry est débordé, que des unités s’ouvrent en catimini à Anosimanjaka et à Anosiala, à quelques kilomètres à peine de là où vous habitez, noon bien sûr, il ne faut pas exagérer, il n’y a aucune crainte à avoir.
- Quand des proches, docteurs de leur état , vous annoncent qu’ils ont détecté sur leur lieu de travail (ostie) un cas de peste sur un employé d’une grande société de la Capitale, noon bien sûr, il ne faut pas exagérer, il n’y a aucune crainte à avoir.
- Quand en l’espace d’à peine 6 semaines, on passe du cas zéro à plus de 600 cas dans tout Madagascar, noon bien sûr, il ne faut pas exagérer, il n’y a aucune crainte à avoir.
Dans ce cas, quand est-ce que l’on peut commencer à paniquer ?
Quand chacun de ces 600 cas aura contaminé 600 autres cas, soit 36 000 cas ? Si au moins on avait de véritables pros pour gérer cette affaire, comme dans les films, avec l’armée pour délimiter des zones de quarantaine, des enquêteurs pour enquêter sur chaque cas, retracer les parcours, identifier tous ceux qui ont été en contact, les isoler, etc. là oui on se serait senti plus rassuré.
Et en parlant de se rassurer, comment l’être quand vous apprenez que des familles volent les corps de leurs décédés de la peste ? Ils se baladent donc avec, quelque part dans la nature, sur les routes, en train de contaminer on ne sait combien d’autres personnes.
Par ailleurs, le nombre de témoignages de familles qui assurent que leurs proches étaient venus à l’hôpital pour se faire soigner d’autre chose et qui ressortent les pieds devant, victimes de la peste commence à être troublant.
Les infections nosocomiales existent bien partout dans les hôpitaux dans le monde mais quand on voit l’état de nos infrastructures, du manque de professionnalisme ambiant et du kitoatoa, non désolé moi je n’ai pas confiance dans ces structures hospitalières qui, je suis sûr, n’ont pas été prévues pour faire face à cette terrible maladie hautement infectieuse qu’est la peste.
Mais malheureusement, on est à Madagascar. A Madagascar, des amateurs vous annoncent donc tranquillement que la situation est sous contrôle. A Madagascar ce ne sont pas les enquêteurs qui vous recherchent et qui viendront chez vous, non c’est à vous, si vous vous sentez pas bien, d’aller vous présenter devant les services spécialisés, pour savoir si vous avez été contaminé ou pas.
J’apprends aux dernières nouvelles que c’est enfin le cas, en appelant le 910, les services médicaux viendront à vous mais n’est-ce pas trop tard quand on voit l’expansion de la maladie sur tout le territoire ?
Et si ça ne diminue pas ?
A Madagascar, nos gouvernants, sous prétexte que c’est comme ça tous les ans, semblent attendre que la maladie et le nombre de cas « se résorbe » et diminue tout seul. Oui, je suis d’accord que cette maladie se soigne très bien mais allez dire ça aux 63 décédés jusqu’ici, car encore faut-il que cela soit détecté dans les temps et c’est là que le bât blesse.
Dans ce cas, je pose une simple question : et si ça ne diminue pas ? Le mois de mars-avril 2018, fin de la « saison pesteuse » est encore très loin, la saison des pluies commence maintenant, la saleté va aller croissant avec les fruits qui vont inonder les marchés, mais noon bien sûr, il ne faut pas exagérer, il n’y a aucune crainte à avoir. Des mesures sont-elles en cours de réflexion pour enfin faire face aux gros voretra dans les 20 000 communes de Madagascar ?
ça fait peur ce que vous racontez là et tout est vrai en plus. Mais comme les zones de quarantaine n’existent pas, il ne reste plus qu’à se terrer chez soi, ne fréquenter personne et ne laisser personne entrer. Tel fut le cas au Moyen-âge, les non contaminés s’isolaient dans un château fort et ne laissaient personne entrer. Il suffaisait ensuite qu’un gros bonnet (du clergé par exemple) contaminé mette la pression pour entrer et tout le monde est ensuite infecté. Si vous avez déjà regardé The Walking Dead, il faut créer des zones où l’on se barricade pour ne pas contracter la maladie.
ça va vraiment finir comme dans les films de zombies : vous vous calfeutrez chez vous et les contaminés veulent rentrer chez vous 😯
Je n’ai lu dans mon enfance que les premières pages de La Peste d’Albert Camus. Cela ressemble un peu à tout ça.
Tiens, je suis en train de lire un truc sur Gerard et Robic.
Je pense que le pire est encore largement devant nous. Tant qu’il y a des malades de la peste pulmonaire dans la nature, même une seule personne, l’épidémie demeurera, vu qu’elle a débuté par un seul malade. Or actuellement il y a des dizaines de nouveaux cas par jour.
cette gestion des malades est vraiment calamiteuse : leur parcours, les personnes avec qui ils ont été en contact, la mise en quarantaine, tout ceci fait vraiment amateur !
C’est pourtant simple : 1 seul malade (le patient 0 d’Ankazobe) a provoqué la contamination de plus de 600 personnes (au moins) à travers tout le pays en à peine 1 mois et demi. 1 malade => 600 malades en 1 mois et demis. Faites le calcul : combien de malades en tout auront engendré cet ensemble de 600 malades en un autre mois et demi? Et ainsi de suite.
C’est dans l’article : 600×600 = 36 000 cas !
Ah oui j’ai loupé ça ^^. C’est vraiment le fait le plus important. on sait donc aujourd’hui par retour d’expérience (et non par élucubrations d’internautes en mal de situations apocalyptiques) que dans le contexte malgache actuel 1 seul malade conduit à la contamination d’au moins 600 personnes en 6 semaines. C’est un fait indiscutable. A partir de là tout est dit.
C’est pour cela que les chiffres de peste des années précédentes ne peut plus s’appliquer : Tana est ses millions d’habitants confinés dans un si petit rayon, on imagine les dégâts.
la vision de Ianona était de 5 000 cas.
vous y croyez-vous au 1 seul cas zéro? pourquoi quelque chose me dit qu’il n’était pas le seul parce que de 1 à plus de 600…
En théorie on devrait avoir un espèce d’arbre généalogique pour retracer tout ça.
En théorie ..
Lisez ça. C’est le Los Angeles Times. Il y a l’historique de l’épidémie actuelle.
http://www.latimes.com/world/africa/la-fg-madagascar-plague-20171013-htmlstory.html
L’épidémie dans sa forme actuelle a bien commencé par ce cas d’Ankazobe. Chaque année, il y a des cas de peste à Madagascar comme nous le savons tous. Mais des cas de peste bubonique beaucoup moins contagieuse dans des zones plus ou moins isolées d’où les gens ne circulent pas facilement à travers le pays par taxi-brousse comme c’est le cas cette fois-ci. Actuellement 60% des cas sont pulmonaires, extrêmement contagieux et affectant des zones urbaines densément peuplées par des gens qui bougent beaucoup plus facilement.
Traduction
La peste noire tue les gens: pourquoi Madagascar fait-elle face à sa pire épidémie de peste depuis des années?
Madagascar voit des cas de peste presque chaque année pendant la saison des pluies. Cette année est différente. Au lieu de cas dans l’arrière-pays où la peste est endémique, la maladie – qui se propage initialement par les piqûres de puces et connue sous le nom de la peste noire à l’époque médiévale – s’est propagée pour la première fois à la capitale Antananarivo et à d’autres villes densément peuplées, tuant 45 personnes et provoquant la panique.
Lundi, 387 cas avaient été signalés, dont 167 dans la capitale densément peuplée. Le plus grand problème pour les autorités qui tentent de contrôler l’épidémie est qu’il a fallu deux semaines après le premier cas pour le détecter et que la plupart des cas – 277 à ce jour – ont été une forme particulièrement virulente de la maladie. Madagascar, une île au large de la côte est de l’Afrique, est le pays le plus gravement touché par la peste, mais d’autres, notamment les États-Unis, la Russie, la Chine, le Pérou, la Bolivie et plusieurs pays africains signalent régulièrement des cas.
Comment la maladie s’est-elle propagée si vite?
A la fin du mois d’août, un homme de 31 ans a voyagé de son domicile à Toamasina, une ville située sur la côte est de Madagascar, vers la ville d’Ankazobe, dans le centre du pays, dans une région où la peste est endémique. Quand il est tombé avec de la fièvre, un mal de tête et la fatigue, il a probablement supposé qu’il avait le paludisme, une maladie commune dans toute l’Afrique.
Mais la peste présente les mêmes symptômes. La peste bubonique est facilement traitée avec des antibiotiques, mais si elle n’est pas traitée, elle peut atteindre les poumons et se transformer en peste pulmonaire, ce qui peut tuer un patient dans les 24 heures. La peste pneumonique, version qui se propage rapidement à Madagascar, est plus virulente et plus dangereuse que la peste bubonique, car elle se transmet rapidement par les gouttelettes infectées qui toussent dans l’air.
Quatre jours après être tombé malade, l’homme est monté à bord d’un taxi de brousse (minibus de banlieue) et rentrait chez lui en passant par la Capitale. Sur le chemin, il a développé des symptômes respiratoires, indiquant que la maladie s’était propagée à ses poumons. Il est mort peu de temps après qu’il soit arrivé à la maison. Son corps a été préparé pour l’enterrement à l’hôpital le plus proche du district de Moramanga, qui, comme Toamasina, ne voit généralement pas de cas de peste, de sorte que le personnel n’a pris aucune précaution pour prévenir l’infection. Le malade est entré en contact avec des dizaines de personnes, dont au moins 31 personnes sont tombées malades, et quatre sont décédées.
Les autorités n’ont pas réalisé qu’elles avaient affaire à la forme la plus virulente de la peste jusqu’au 11 septembre, lorsqu’une femme de 47 ans souffrant de la peste pulmonaire est morte dans un hôpital à Antananarivo. Le retard a été désastreux. Ces derniers jours, la maladie s’est propagée plus rapidement. Le 5 octobre, il y avait 258 cas, selon le ministère de la Santé. Lundi, le nombre était de 387, dont 312 à Antananarivo et Toamasina. À la fin du mois dernier, des cas de peste pulmonaire ont éclaté dans 20 districts à travers le pays, y compris l’extrême nord et la côte ouest. Les autorités craignent que la maladie continue de se propager.
Quelle est la dangerosité de l’épidémie de peste?
La saison de la peste à Madagascar commence à peine et des centaines de personnes sont déjà tombées malades, le nombre de morts cette année devrait dépasser le total de 52 morts l’an dernier. La saison de la peste à Madagascar s’étend généralement de septembre à avril dans l’hémisphère sud. Les autorités sanitaires craignent que la maladie ne se propage davantage et que des cas de peste pulmonaire soient déjà signalés dans tout le pays. La peste est dangereuse si elle n’est pas traitée. La maladie est transmise par une bactérie, Yersinia pestis, et se propage initialement par des puces portées par des rats, des chiens de prairie et d’autres petits mammifères.
« La peste est une maladie de la pauvreté. Il prospère dans des endroits avec de mauvaises conditions sanitaires et des services de santé inadéquats. Il peut tuer rapidement si elle n’est pas traitée, mais peut également être guérie par des antibiotiques si elle est administrée rapidement « , a déclaré l’Organisation mondiale de la santé dans un communiqué. Dans la capitale malgache, les salles de l’hôpital principal sont pleines et deux tentes ont été érigées sur le terrain pour traiter les patients, selon les médias locaux. L’épidémie a provoqué la panique, avec des signalements de personnes achetant des antibiotiques dans les pharmacies, ignorant s’ils obtenaient le bon médicament.
Les parents d’un petit garçon soupçonné d’avoir la peste pulmonaire l’ont emmené de l’hôpital et ont pris la fuite, ce qui représente un risque pour sa vie, pour eux-mêmes et tous ceux avec qui il pourrait entrer en contact, a déclaré le Dr Manitra Rakotoarivony aux médias locaux. Au moins deux participants à une compétition internationale de basketball à Antananarivo la semaine dernière ont contracté la maladie, dont un responsable sportif sud-africain qui a été testé mardi et un sélectionneur seychellois décédé en fin de mois dernier. L’OMS craint que d’autres participants n’aient contracté la maladie, tous les participants ont ainsi fait l’objet d’une surveillance pour prévenir la propagation de la maladie à l’étranger.
Que fait-on pour empêcher la propagation de la peste?
À Antananarivo, le gouvernement a temporairement fermé les universités et les écoles pour désinfecter et interdit les rassemblements publics pour empêcher la propagation de la maladie. Les gens achètent des masques pour se protéger et les autorités ont averti la population de chercher un traitement rapide s’ils présentent des symptômes pseudo-grippaux. Les chefs de district et de quartier ont été avertis de suivre les personnes qui entrent dans leurs régions et de s’assurer que les cas de peste sont signalés.
Mais le système de santé mal équipé de Madagascar est l’un des nombreux défis pour surmonter la propagation de la maladie. Dans les centres de santé locaux, le personnel manque de vêtements de protection de base pour se prémunir contre les infections. Le pays est pauvre, avec de nombreuses personnes incapables de se payer des dépenses de base telles que le transport. Les gens ont souvent tendance à se soigner eux-mêmes en achetant des médicaments bon marché dans les magasins plutôt qu’en allant à l’hôpital ou à la clinique. Le maire de Toamasina, Elysee Ratsiraka, a déclaré la semaine dernière que l’épidémie avait submergé l’Etat et a appelé le gouvernement à demander plus d’aide internationale. « Soyons pragmatiques. Soyons réalistes. Nous sommes vaincus par la peste. Vous pouvez quitter votre maison aujourd’hui et attraper la peste demain « , a déclaré Ratsiraka.
L’OMS a livré 1,2 million de doses d’antibiotiques et dépensé 1,5 million de dollars pour contrôler la propagation de la maladie.
Dans quelle mesure la peste peut-elle se répandre?
Selon l’OMS, le risque que la peste se propage à travers tout Madagascar est élevé. « La peste pneumonique est une forme de peste qui est transmissible de personne à personne, avec un potentiel pour déclencher de graves épidémies si elle n’est pas suffisamment contrôlée », a déclaré l’organisation dans un communiqué. Elle a aussi annoncé qu’il y avait un risque modéré que la maladie puisse se propager à d’autres pays en Afrique, car il y a des vols fréquents vers les pays voisins et les îles de l’océan Indien.
Mais selon l’OMS, le danger de propagation de la peste dans le monde est faible.
le danger de propagation de la peste dans le monde est faible. c’est logique. Madagascar est une île. il suffit de couper les ponts et hop: pas de peste qui sort.
Faut pas s’étonner du résultats vu qu' »ILS » ne pensent qu’à l’élection qui se tiendra l’année prochaine et à l’argent qu' »ILS » peuvent accumuler. Le nombre de mort causé par la peste est le cadet de leurs soucis actuellement.
C’est pour cela que l’interview d’Emmanuel Macron m’a vraiment laissé admiratif. S’il y a une seule phrase à retenir de son discours ce serait celle-ci : « le rôle de l’Etat est de protéger son peuple ».
Ce matin, des petits élèves d’écoles privées étaient en route pour la classe, ça fait froid dans le dos vu que ce sont les plus vulnérables.
En passant, le numéro vert 910 fonctionne vraiment?
Tu parles Charles ! je viens d’essayer à l’instant :
-depuis Orange : ça sonne occupé
-depuis Telma : votre correspondant est occupé
C’est de la merde oui 😯
Avec tous ces plateaux de call-center ils sont même pas fichus de réceptionner plusieurs appels en même temps ?
De deux choses l’une : soit ça marche pas, soit ça croule sous les appels. Vous préférez quoi? 🙂
si vous pensez que tout ça est exagéré, eh bien venez à Madagascar. On fera une ballade dans les marchés. on prendra les taxi-be pour les déplacement. tout ça dans une ambiance bon enfant.
le bngrc n’a pas publié la situation du 15/10/2017. La peste se repose le dimanche?
mbola nandeha niangona izy sady nandray kômonio/fanasan’ny tompo
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[…] établissements publics sont touchés, les entreprises privées sont touchées, les journalistes sont touchés : quelles autres preuves supplémentaires faut-il pour se […]