Zay, vitaaa le 26 juin. Plein les yeux, un peu moins dans le ventre cette année, dur retour aux réalités quotidiennes, et qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
Deux sujets sont évidemment dans tous les esprits : la Jiramaty et surtout cette hausse annoncée des prix à la pompe.
On a bien pris le soin évidemment de laisser passer les fêtes avant d’affronter la douloureuse. Mais il ne faut pas se mentir, ce deuxième semestre 2022 s’annonce… compliqué ? Oui ça l’est déjà depuis un moment mais là, ça va nettement se durcir.
Si en d’autres cieux ça l’est déjà aussi, les gouvernants disposent quand même d’outils à leur disposition pour atténuer l’impact de cette guerre en Ukraine. Bouclier énergétique, VRAIE revalorisation des minimas et des aides sociaux et on en passe.
A Madagascar, inutile d’être un grand spécialiste pour comprendre que l’État malagasy ne dispose financièrement pas de tels outils et que les subventions ne peuvent pas se maintenir ad-vitam. Comprendre ces subventions à la pompe, à la Jirama et toussa.
Surtout quand on est aussi dépendant des exportations. Donc quand les prix à l’étranger flambent, je vous laisse imaginer le niveau des prix quand ça arrive dans nos ports, et partant de là dans vos rayons ! Henjana beuuu ram’s a.
Par ailleurs c’est bien beau de tenter de promouvoir le local, le vita malagasy mais là aussi ça risque d’être compliqué aujourd’hui. Les difficultés traditionnelles de l’entrepreneuriat certes mais vu le contexte, ça va vraiment être rock’n’roll !
Quel contexte ? Hausse généralisée des coûts, des matières premières, des intrants, énergie défaillante et coûteuse, pression fiscale qui ira croissante, insécurité et toussa : sortir un produit correctement fini dans ces conditions relèvera davantage du miracle divin que d’autre chose. Oui oui, Dieu m’en a parlé.
Au passage, petite nouvelle annoncée en catimini la semaine dernière : les entreprises passent aussi à la casserole de l’optima Jiramaty, bonjour la hausse !
Enfin, une fois ce produit fini quand même miraculeusement produit, on imagine aisément son prix de revient, qui aura donc bien explosé. Et du coup, pour quelle clientèle ? Pour les 81% qui vivent avec 2,15$ par jour ? Kay, c’est compliqué hein ?
Il ne faut pas se leurrer : cela fait un petit moment déjà que la plèbe a réduit drastiquement son niveau de vie en se limitant au « vital« . Et soit dit en passant, même en se restreignant au vital, le budget ne suit plus. Eau, énergie, manger 3 fois par jour : c’est du luxe d’une autre époque tout ça.
Pendant ce temps là, vos dirigeants sont donc toujours sur leur petite planète. Téléphérique, fly-over, autoroute, emprunts à gogo chez les Arabes, voila ce qui est prioritaire, urgent et important pour eux. Le reste, on verra si on a le temps.
Bon et bien zay zany, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise d’autre ? Je ne peux malheureusement que me répéter : la situation est grave et votre pain noir, vous n’avez pas fini de le manger, il va vraiment falloir s’y faire.
Bon courage donc. Pour ma part, je vais préparer mes petits drapeaux pour mon 14 juillet et plancher sur mes nombreux nouveaux projets : hors de question de subir cette crise sans réagir énergiquement 🙂
Hum, y’en a qui ne dépendent pas du tout des IMportations :
raketa : local
cuir : local
sel : local
kitay pour cuire le cuir (!) : local
Marmite alu be plomb : Ambatolampy
Tsisy olana
kitay, marmite, cuir ? Ambovombe plutôt non ?
Oui.
Combien de centaines de milliers qui ne dégustent que des cactus amin’ny cuir?
miam.
On trouve pas ça à Nation ?
Dommage, juste pour essayer
J’ai essayé les tripes à la mode de Caen une fois… euh beurk 🙂
Les seuls outils à portée de mains:
ré-ré-.. réemprumter chez les arabes; mais eux ne sont pas nés de la dernière pluie et à force la contre partie doit coûter très chère; en plus, ils doivent commencer à se demander s’ils vont être réellement remboursés;
réduire le train de vie et les frais de fonctionnement de la présidence et de certains ministères : supprimer les werawera, les concerts évangéliques, les aller-retour en jet privé de la famille, çà c’est hors de question;
faire payer encore un peu plus les entreprises privées, les zones franches et toussa : çà va finir de les achever mais c’est pas grave; çà donnera un petit sursis avant l’explosion sociale. Voilà la solution.