Le premier effet est qu’à la lecture d’un CV portant un nom imprononçable, le candidat n’est pas contacté.
Deuxième effet, si le recruteur se fait reprendre parce qu’il prononce mal le nom, le candidat s’entend dire « On vous recontactera » et sous entendu jamais.
Troisième effet qui dépend de l’environnement social de l’entreprise, le candidat est éliminé car le personnel existant n’appréciera pas cette embauche, et il est arrivé que SOS Racisme (au singulier) porte plainte contre l’entreprise et gagne.

Si les entreprises françaises accordent autant d’importance à la prononçabilité du prénom des candidats quand elles embauchent, on comprend pourquoi l’économie française est l’une des moins compétitives des pays développés, alimentant un chômage de masse record et ayant un mal fou à dégager une croissance décente. Le drame de la France, ou plus exactement d’une certaine France est que les emplois non qualifiés, désertés par les prénoms français, sont dépendants des prénoms imprononçables alors que les emplois qualifiés ne peuvent se permettre de juger et éliminer les candidats par leurs prénoms, aussi imprononçables soient-ils. ça doit être très frustrant 🙂 .

Ceci dit, nous savons tous qu’il ne s’agit pas ici de l’imprononçabilité des prénoms, mais de leurs consonances africaines, du nord ou du sud. Car quelque chose me dit que Aðalborgar (prénom islandais) serait très « prononçable » aux recruteurs que vous évoquez s’il est porté par un Sigþórsson blond aux yeux bleus alors que Koffi leur poserait quelques problèmes de prononciation au point de lui refuser le poste sous ce seul prétexte. Bref, beaucoup d’hypocrisie ici… 🙂