Mafy ny adin’i zandrikely eto, tsemboka ! Ity no tonga amin’ilay fitenenay taloha hoe :
“Izany ny aina koa te hiady an-tsena ! “

Les clivages entre pays pro-occidentaux et anti-occidentaux sont ravivés après une période naïve de mondialisation « heureuse » !
Certaines prises de position peuvent faire sourire si la situation n’est pas si grave. Quand on lit des tweets, des participations dans les forums dédiés, voire certains « journalistes » enflammés (les nôtres) de faire valoir leurs positions souvent anti-occidentaux par rapport au conflit actuel, qui essaient de monter des raisonnements (justifiés ou non, là n’est pas la question) pour argumenter leurs positions, on ne peut s’empêcher de poser quelques questions.
Sur le plan individuel, chacun peut évidemment avoir ses propres opinions et les clamer comme bon lui semble. C’est la sacro-sainte liberté d’expression ! Rien à dire ! 
Par contre au niveau d’un pays, la politique de l’autruche ne doit pas être de mise. La guerre froide a donné naissance au bloc des « pays non alignés » (mais la présence de certains pays plus près du bloc de l’Est d’antan lui a enlevé beaucoup de crédibilité). L’évolution du système économique a plus ou moins enterré ce bloc, qui ne pesait plus lourd. Pourtant, intellectuellement on en aurait besoin pour temporiser au moins, mais l’intellectuel s’oppose au pragmatisme !
L’histoire est telle qu’elle est ! Au niveau du choix d’un pays, il faut avoir les reins solides bien en place pour avoir le privilège d’affirmer son choix. On peut avancer tous les arguments du monde pour le justifier, la vérité est toujours relative ! Quand les bombes tombent, les discussions de salon n’ont plus tellement leur place. Les palabres pendant un conflit éclaté ne doivent porter que sur la recherche d’une sortie honorable pour tous les antagonistes.
Il ne faut jamais oublier que cette guerre, que la Russie a commencée et planifiée de longue date, est un symptôme de l’anomalie flagrante de son développement : c’est un géant militaire (deuxième armée du monde) mais un pays très moyen économiquement (même PIB que l’Espagne) ! Cette dissymétrie en fait un pays instable, d’autant plus qu’elle a un problème de déficit démographique et les 45 millions d’ukrainiens avec ses ressources propres constituent un butin très précieux ! 
Maintenant, ce qui demandé aux dirigeants de Madagascar est d’exprimer clairement leur choix : le bloc « occidental », le bloc « Russie » ou à la rigueur la neutralité. En passant, bon nombre de pays habituellement « neutres » ont délaissé cette position, même la Suisse a brisé sa légendaire neutralité, une première depuis 1815 ! 
Si on n’avait pas tant bousillé notre économie, notre gouvernance, notre politique, notre infrastructure territoriale, institutionnelle et même militaire, comme des gamins irresponsables, on aurait au moins eu la possibilité d’opter pour une neutralité assumée, modérée. Si on n’avait pas de-structuré l’appareil étatique et d’avoir ainsi favorisé à outrance la corruption généralisée, devenue un sport national, on aurait été moins dépendant d’un bloc ou d’un autre. C’est illusoire maintenant ! Et je crains fort que Rajoelina et son ministre étrange soient au fait de prendre une décision raisonnée. On ne peut pas manger impunément à tous les râteliers. La non autonomie alimentaire, l’incapacité de payer ses fonctionnaires soi-même, l’incapacité de faire face au moindre aléa climatique et de mise en place de son infrastructure routière, pour ne citer que ces paramètres, doivent peser dans la balance du choix pragmatique ! C’est une occasion de grandir après tant de comportements très discutables. 
Le « miolakolaka » (duplicité), comportement typiquement malgache, est mis à rude épreuve là ! Point de verbiages creux et ridicules comme chaque fois, de dire tout et son contraire ! J’espère que les dirigeants malgaches auront au moins la lucidité minimale et la sagesse de prendre une voie qui ne va pas entraîner la nation vers une période plus que dangereuse, pour le peuple malgache ! Ce n’est même plus un choix moral, c’est un choix pragmatique, voire politique ! 
Point n’est besoin d’évoquer toutes les autres injustices dans le monde (et il y en a) pour retarder le plus possible son choix sur cette guerre asymétrique entre la Russie et l’Ukraine ! C’est maintenant qu’il faut choisir son camp ou à la rigueur sa neutralité mais avec toutes les conséquences prévisibles ! Un choix hasardeux des années 70 nous avait privé un développement souhaité et espéré. “Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre ! ”
C’est parti pour quelques décennies les gars !