Au hasard des chroniques on rencontre des commentaires et des décisions, comment dire … totalement inattendus ?
Voir : Ma préoccupation ce matin …
Si la propension de votre serviteur, et ce n’est un secret pour personne, serait plutôt au “barrez-vous de Madagougou si vous le pouvez“, et bien non, pour d’autres personnes, ce serait plutôt au contraire “je veux aller m’installer à Madagougou“.
Waouh ! Franchement chapeau bas. Surtout quand on s’aperçoit, au fil des discussions, qu’il s’agit d’un projet réfléchi, mûri, préparé. Et ce qui force encore plus le respect c’est le momentum retenu : en pleine crise sanitaire, sociale, économique, politique, kay 😯
Bref, dans un moment qui, à première vue, ne s’y prêterait pas du tout. A première vue car effectivement, après réflexion existe-t-il réellement un “bon moment” pour aller rentrer et s’installer à Madagougou ?
Non en fait le bon moment c’est quand vous, vous vous sentez prêt. Et ça, peu importe les situations sanitaire, sociale, économique, politique au bled, ça y est, vous “sentez” que c’est pour vous, c’est le bon moment, alefa, rien ni personne ne vous fera changer d’avis.
Et bien quand on a affaire à ce genre de motivation, ça force le respect comme on a dit, et il est donc inutile de tenter d’en dissuader le concerné de quelque manière que ce soit. Non, comme c’est une voie qui a déjà été empruntée, revenons donc à l’esprit du site et au plaisir de partager 🙂
Effectivement, hormis votre serviteur, beaucoup ont déjà tenté l’aventure, avec des fortunes diverses. Ce que j’en ai retenu, c’est que ceux qui s’en sortent le mieux sont ceux qui ont une certaine capacité d’adaptation, face à des situations compliquées, voire improbables. Ubuesques même.
Si vous êtes habitués à votre petit fiainana tsotra, milamina et mirindra en France ou ailleurs, que vous n’aimez pas les imprévus, que l’injustice et le n’importe quoi vous hérissent les poil du dos, laissez tomber, l’aventure Madagougou c’est pas pour vous 🙂 C’est risque d’AVC puissance 100… au quotidien.
J’ai déjà donné un aperçu de ce quotidien dans ma précédente chronique. Mais ça, c’était encore assez sympathique car ça peut être “énormément beaucoup plus pire” que ça. Si vous avez par exemple été habitué jusqu’ici à une Police et une Justice qui marchent bien, êtes-vous prêt à vous confronter à une Police et une Justice qui ne marchent pas bien ? A l’injustice donc ? A une Justice qui sera en faveur de ceux qui ont le bras long ? De ceux qui proposeront une plus grosse mallette que la votre ? A un système où l’oncle juge du cousin du beau-frère de la femme de votre gardien pourra vous mettre en prison, car vous l’avez surpris en train de vous voler et que vous l’avez viré ? Ceux qui ont deja été confronté à ce système ubuesque sauront de quoi je parle.
On débarque souvent à Madagougou gonflé à bloc, avec plein d’enthousiasme et pétri de bonnes intentions. L’enthousiasme du “débutant” effectivement 🙂 Et puis les réalités du quotidien grignotent petit à petit ce bel entrain.
Il suffit de regarder nos chers dirigeants. On ne doute pas de leur volonté de changer les choses avec leur IEM et leurs velirano mais dans les faits ? A mi-mandat bientôt ? Donc si des gens qui ont toutes les prérogatives de la puissance et des finances publiques se vautrent aussi lamentablement, vous pensez que vous ferez mieux qu’eux ? 🙂
J’ai déjà donné pas mal de conseils dans l’autre chronique, je n’y reviendrai donc pas. Effectivement, ceux qui ont la double nationalité ont cet avantage certain de pouvoir se barrer quand ils le souhaitent.
Dans ce cas, je réitère donc mon ultime conseil : gardez toujours en permanence sur votre compte épargne de quoi vous payer vos billets retour en France, on ne sait jamais de quoi l’avenir est fait.
Et surtout, ça peut aller très vite !
Un des plans de repli est d’avoir la nationalité française (par exemple) qui va vous permettre de rentrer en France en cas de souci majeur, à tout moment. La possession de la nationalité française vous permettra également de faire bénéficier gratuitement à vos enfants des formations gratuites au lycée français du bled ainsi que de les faire bénéficier plus tard des bourses étudiantes (en France). Les bilans de santé annuels sont également offerts pour les possesseurs du sésame. Les aventuriers idéalistes et imprudents qui sont rentrés au pays sans cette sésame n’ont que du regret.
On a été déjà passé 5 mois à Antanimora sans raison. Un séjour qui vous permettre de comprendre le crédo d’Elman : fiainana tsotra, fiainana milamina sy mirindra
de mon point de vue, les 3 pré-requis avant d’envisager un retour à Mada sont :
Si ses 3 pre-requis sont remplis, le reste dépend du projet de vie et de ce que l’on souhaite entreprendre sur place.
Je vois que vous avez assuré côté “matériel” … mais hélas, oui ça aide, mais le problème ne se situe pas vraiment à ce niveau là 🙂
oui je sais, ce ne sont que les pre-requis sans quoi rien ne se fera ni ne s’initiera.
Après c’est comme tout projet il y a plein d’autres éléments à tenir compte et auquels il faudra apporter réponses et des solutions (comme le sujet de la sécurité par exemple).
En fait le plus important c’est le “mindset”.. l’état d’esprit. Cet espèce d’esprit d’adaptation que j’ai évoqué dans la chronique. Le reste n’est que contingences, que l’on pourra toujours régler un par un..
Je suis tout à fait d’accord
Effectivement, je pense avoir cet état d’esprit alors que je n’ai pour le moment aucun de ces pré-requis.
Cela dit, rentrer est vraiment en dernier recours, mais je le ferais avec plaisir, ma femme est suffisamment raisonnable pour accepter ce fait 🙂
Les pré-requis, c’est moi qui me le suis fait tout seul suivant notre contexte familial et notre vécu.
Vous aussi, vous pouvez vous en constituer un qui correspondrons à vos besoins et vos préoccupations. Ca vous permettra de mesurer le chemin parcouru ou à parcourir avant d’envisager atteindre l’objectif.
C’est exact, d’autant plus que c’est plus facile pour moi car je n’étais pas parti très longtemps, et comme quelqu’un a déjà dit ici (vous?) il y aura toujours de toute façon des avantages et des inconvénients partout. À chacun de voir comment les gérer et les assumer
Izaho koa dia mihomana ny handeha hody, eny na dia mbola lavitra aza ny fehi-potoana hodiana. Mba hamela dian-tànana amin’ny tanindrazana, ilay tanindrazana niaviana fokontany/ kominina max fa tsy ho Madagasikara kosa aloha.
Izahay aloha dia nody, après avoir vécu 11 ans en France. Tsy manenina hatreto, nahita asa nifandraiky tam fianarana daholo, épanouïs tsara daholo. Mila manana fitondra-tena milamina, humble, discret, manao profil bas, prudent, éviter les problèmes judiciaires car on sait bien comment fonctionne la justice au pays, etc. Malgré tous ces points, on profite de la beauté de notre île lors des vacances (encore beaucoup d’endroits et de lieux à visiter), la famille, la bouffe, pas de RER ni de métro à attraper à un horaire strict, pas de stress ni peur de se faire flasher ni de perdre des points de permis pour un rien (je ne minimise pas les infractions mais il faut avoir une certaine auto-discipline et maturité), adieu les contrôles d’identité à outrance et le contrôle au faciès, adieu les longues files à la préfecture pour le renouvellement du titre de séjour, etc. Par contre, les sashimis saumon à volonté, yakitoris boeuf-fromage à volonté, qu’est ce que ça nous manque 😀
marrant ça, 15 ans au total que j’ai vécu en France, j’ai pas souvenir d’un seul contrôle d’identité… Je dois avoir une bonne tête 🙂
j’imagine que vous n’habitiez pas en Seine Saint Denis (le fameux 9-3).
Idem perso je n’en ai jamais subi aussi, mais n’empêche à certaine occasions on te fera comprendre toujours que tu n’es pas d’ici, après ça sera fait avec tact ou pas, de manière agréssive ou pas.
L’exemple le plus courant est le “Tu viens d’ou/ t’es de quelle origine” question qu’on pose rarement à un breton :-). Ma femme aime taquiner en répondant je suis de l’ile de France mais généralement ça ne suffit pas.
J’habite en Seine saint denis 🙂
On va dire du bon coté de Seine Saint Denis. Au hasard, le sud-Ouest du département ?
le “bon côté” effectivement 🙂
une bonne tête sûrement 😀 Je roulais en bmw (E36), contrôlé à chaque fois qu’il y avait des flics, même dans le parking de la fac; de loin vous entendiez les flics dire “la bm la bm” !
ah bah je comprends mieux pourquoi vous vous sentez comme un poisson dans l’eau à Madagougou alors 🙂
Moi j’ai été contrôlé une seule fois, du côté de Belleville. Les deux flics étaient tordus de rire .. ils n’ont jamais vu un aussi long nom sur une CIN 🙂
Voilàaaa, c’est vraiment un choix de vie de rentrer ou pas. Après, il ne faut pas se leurrer car si on veut rentrer pour se faciliter la vie, ça sera un échec total. Par contre si on veut rentrer pour s’épanouir, être heureux ça sera un bon projet.
Sinon, quelque chose qui reviens souvent des retours d’expériences et que je vais graver dans le marbre est l’obligation de discretion dans toutes circonstances une fois sur place.
Mais bon, les gens sont malins vous savez, vous marchez dans la rue, même sans vous connaitre, ils savent que vous venez d’andafy. Sérieux 🙂
Mahafinaritra rehefa mety aminao ka. Fa izay koa no midika hoe samy manana ny mahamety azy ny olona tsirairay. Misy mety amin’ny sasany ilay “environnement” any kanefa amin’ny hafa tsy mety. Izaho manokana alony hitako tsy mety amiko ilay izy.
C’est en pleine crise que les meilleurs opportunités se cachent car tout est chamboulés et tout est à inventer.
Quand on arrive dans un système stable, il est très difficile de se faire une place car ceux qui sont déjà installé feront tout pour que vous ne leurs piquer pas leurs part de gateaux.
J’ai fréquenté le JPM ici (Junior pour Madagascar) et leurs membres fondateurs sont tous rentrés au pays dans le milieux des années 90 en pleine crise des Herivelona. 30 ans plus tard ils sont parmi les entrepreneurs les plus en vue du pays à l’instar du président du GEM actuel.
je suis tout a fait d’accord avec vous sur la crise et les opportunites. Je cherchais le moyens de me barrer et j’ai finalement trouve le filon pour rester, du mois jusqu’a ce qu’on me le sabotte, qu’on me tue ou qu’on vient me les prendre, car Elman a parfaitement raison aussi, c’est du “didin’ny be sandry”
Bref, mon probleme est inverse. Rester ou partir.
Le plus important d’être là ou vous seriez le plus heureux. Le reste c’est de la contingence comme l’a si bien dit Elman
Vu que je ne suis jamais parti, je ne connais que le “rester”. Donc difficile de dire ou nous serions heureux voyez vous.
A dago? on n’est pas 4mis mais l’herbe semble plus verte ailleurs en voyant les autres exhiber un avion chasse .
L’ eau n’est pas un probleme, et je viens de monter mon kit solaire pour 700.000ar pour 2000W (frigo 12V encore a acheter). Pour dire aussi qu’on peut s’adapter a madagougou quand meme.
La solution c’est donc d’essayer non? pour 4 ou 5 ans par exemple 🙂 car l’herbe est toujours plus verte ailleurs
oui, mais j’irais en asie
Thailand?
tiens ça m’intéresse vous avez des tuyaux ou c’est fait maison?
fait maison,
PS 200W
regulateur 15A
convertisseur 2000W
batterie 90Ah
un convertisseur 200-250W fait maison, c’est combien? (à installer dans la voiture )
Président du GEM actuel … J’étais convié à son pot d’adieu du côté de Matignon 🙂
20 ans passé, après la fin de mes études en France, je m’entêtais à retourner au tanindrazana jusqu’au moment où quand j’ai envoyé mon CV dans un ministère, j’ai reçu une réponse de type “mametraha kely” pour que mon CV soit lu et que ma demande soit traitée. Depuis, j’ai dit adieu à ce projet.
J’y vais pour les vacances. J’ai préparé ma retraite en y construisant une trano bongo. Et je sirote mon fiainana milamina et mirindra.
Ronono izany sisa dia izy e. Trano bongo misy ronono.
Ary zokinjokiny daholo ny ato izany an.
Ie, mbola elaela aloha vao misotro ronono e. Mbola misy 20 taona fara-fahakeliny (raha mbola velona 🙂
Inona indray izany raha mbola velona izany? Ny 2023 tadiavinao andrasan’ny tsy manan-ko hanina ka izay 20 taona ve tsy ho andrinao ^_*
Marina ny anao. Ny ahy anie dia juste hoe ny hamisavisana ny ratsy hiavin’ny soa e.
Dans certains ministères, que je ne citerai pas, c’est “mametraha be”
C’est à vous le Trano bongo à côté du pont de Tanjombato là? 🙂
Petit restaurant sympa soit dit en passant 🙂
Non, ce n’est pas la mienne 🙂
On va dire que le projet n’était pas encore mûr car vous avez abandonner au premier écueil.
comme il a été souvent dit ici, la vie sur place n’est pas de tout repos et peut même être ubuesque, il faut vraiment avoir un mindset adapté pour l’affronter.
Oui, tout à fait. Je ne m’attendais pas à une telle réponse qui m’a écœuré (donc pas prête comme vous dites à m’adapter au contexte local mais juste partie d’une bonne intention)
C’est ce que j’effleurai dans la chronique : des choses basiques, logiques, allant de soi en d’autres cieux … et qui se transforment en n’importe quoi quand on est à Madagougou. Et des fois faut vraiment s’accrocher hein, des anecdotes sur le sujet, je pourrais écrire 100 chroniques avec lol
J’ai fait refaire ma CIN française il y a 7 ans .Je reçois une lettre de Nantes me disant que l’on ne me connaît pas . Aussitôt j’écris au Sous-préfet de ma région pour faire part de mon étonnement . Celui-ci m’a répondu rapidement : c’était dû à une erreur vite rectifiée et j’ai reçu mon papier . Il faut dire que des gratte_papiers il y en a souvent qui cherchent des noises pour se donner l’importance qu’ils n’ont pas .
En France si vous êtes dans votre droit, vous gagnez gain de cause .Sans mametraka kely .
Le coeur souhaite à l’infini s’y installer mais la raison répète à outrance non.
y retourner, oui, mais je veux faire de mon mieux pour assurer l’avenir de mes enfants en dehors de Mada d’abord, là où ma descendance pourrait évoluer dans un monde un peu plus en phase avec son siècle. quand on pense qu’au pays, on est encore à s’éclairer à la bougie et faire la queue à la borne-fontaine pour avoir de l’eau “potable”, non merci. et le matériel n’a rien à y voir. même si j’avais la possibilité d’y être riche comme Crésus, je n’y serais pas heureux. fiainana tsotra, milamina, mirindra, c’est tout ce qu’il me faut et ce dont je bénéficie là où je suis.
Marrant que vous dites ça, la dernière fois que j’y étais, j’ai discuté un peu avec un ami et il m’a dit ceci : “Regarde elman, ok d’accord je suis milliardaire, mais dès que je regarde par ma fenêtre, je ne vois que de la misère. Quel intérêt d’être riche dans ce cas ?”
c’est bien cela. la partie “mirindra”, disons. quand on est entouré de gens qui vivent à peu près comme toi, pense et évolue à peu près comme toi, tu sens que tu es dans ton élément. rien à envier à personne, et ne vit pas en pensant que les gens autour de toi te jalousent et – qui sait – il y aura un d’entre eux qui te prendra pour cible le jour où il craquera sous la pression.
Une fois j’étais sur la digue avec la Perline, decapoté. Et pas de bol, un match de rugby venait de se terminer au stade maki machin là.. et là j’ai vu le troupeau de barbares courant vers moi avec leur veau à coté là..
Grand sentiment de décalage. Et grand moment de solitude aussi lol.
Et c’est là que je dis l’importance de bien s’adapter à Madagougou… vous vous seriez enervé au volant en klaxonnant furieusement, ils vous auraient etripé vif.
Vous prenez votre mal en patience en souriant avec le pouce levé pour féliciter la victoire, avec ce comportement et la gueule de la voiture, la route s’ouvre respectueusement devant vous, le “grand” va passer 🙂