
Gné ? A Madagougou, pour espérer s’en sortir un peu, il y a un passage obligé qu’est le bizina.. comprendre donc le business, en général informel pour dégager de petits bénéfices.
Ciel mon bizina
Avant l’effroyable descente aux enfers qui sévit actuellement, oui effectivement tout le monde faisait un peu de business à son niveau pour mettre un peu de beurre dans les épinards.
Et ce n’est un secret pour personne, le business c’est j’achète quelque chose à un certain prix et je revends plus cher.
Je récupère mon fond de roulement pour pouvoir faire de nouvelles transactions et le petit bénéfice que j’ai dégagé me permet d’améliorer un peu mon ordinaire.
Mais ça c’était avant
On pouvait faire ça dans plein de secteurs : la bouffe, les voitures, l’immobilier etc.
Ça fonctionnait car il existait encore un marché. Aussi petit qu’il était, il existait. Et c’était ce qui permettait un peu à tout le monde de vivoter tant bien que mal.
Mais aujourd’hui ? Waaaaa… Plus d’eau, plus d’électricité, et surtout une inflation monstrueuse ces dernières années alors que les revenus eux n’ont pas bougé des masses.
Résultats des courses ?
Le pouvoir d’achat de la grande majorité de la popularité a fondu comme neige au soleil. C’est devenu “mode survie” pour tout le monde et les priorités c’est maintenant uniquement 2 postes : le logement et la bouffe. Zay, vita.
Le reste c’est donc devenu de l’accessoire, du superflu voire du luxe.
Et la conséquence immédiate c’est que c’est la mort du bizina aussi. Le petit marché riquiqui a disparu, les gens n’ont plus les moyens. Et s’ils peuvent se passer des intermédiaires, ils le feront pour réduire les coûts.
Et le pire c’est que pour s’en sortir, tout le monde va se lancer dans le bizina. Beaucoup, énormément de vendeurs … mais très peu d’acheteurs kay.
Et comme les prix ont flambé, ces vendeurs ne peuvent pas descendre en dessous d’un certain seuil ce qui fait que les marges possibles ont elles aussi fondu comme neige au soleil. La revente au prix coûtant s’est généralisée.
Et la bouffe ?
On se disait jusqu’ici que les gens auront toujours besoin de bouffer. Effectivement… sauf quand les intoxications et les empoisonnements alimentaires s’invitent aussi violemment dans l’actualité.
Vraiment pas de bol car là encore, c’est le bizina des professionnels des secteurs liés (restauration, gargottes, espaces, traiteurs etc ) qui a immédiatement subi le contrecoup de cette actualité effroyable.
Bref je veux pas dire mais ça sent un peu le sapin toussa non ? Tous ceux que j’interroge aujourd’hui à Madagougou me répondent invariablement la même chose : tsy mandeha ny sera, tsy misy kil, sahirana poor daholo ny olona…
De facto, c’est donc devenu l’appauvrissement généralisé. Sauf pour la petite poignée qui se goinfrent bien en haut lieu évidemment, pour eux, aucune inquiétude, tout va bien avec leurs comptes offshore gonflés à bloc.
Mais vous, le citoyen lambda ? Tay be la manenganiny party hein ? Ton salaire c’est maintenant devenu peanuts et tes petits bizina ne tournent plus.
Et c’est comme ça que les idées de m**** commencent à fleurir ici et là. Genre ? Genre reconversion dans la drogue, dans les arnaques, les vols, les cambriolages, le recel, les meurtres et toussa.
Izay zany sisa ilay Madagougou. Nandresy ny tolona. Et vous savez, je ne serais pas plus nul que lui 🤣
Ikotofetsy sy imahaka ny bizina eto.