Sens dessus dessous avec la Covid19

Le variant bresilien finira par débarquer à Ivato

Je suis toujours étonné de constater qu’à Madagougou on s’étonne, ou on feint de s’étonner, qu’à cause de cette saleté de coronavirus, la vie ne peut plus suivre son cours normal et habituel.

Avant vous pouviez faire ceci ou cela ? Oui ça c’était avant.

Avant vous aviez le droit de ? Oui ça c’était avant.

Avant on pouvait travailler normalement ? Oui ça c’était avant.

Avant on pouvait voyager et se déplacer librement ? Oui ça c’était avant.

Et la liste est longue de ce que l’on pouvait faire avant et que l’on ne peut plus faire aujourd’hui.

Néanmoins, la population, les populations devrais-je plutôt dire, restent très sensibles aux concepts d’égalité, d’equité face à l’épidémie. Et quand ils sentent que ce n’est pas le cas, ils font clairement entendre leur désapprobation face à ce qu’ils considèrent comme une injustice.

Des exemples simples ? Oui, par exemple, pourquoi est-ce que moi je n’ai plus le droit de me déplacer, de voyager dans les régions… alors que quelques privilégiés peuvent toujours débarquer sans problème à Ivato ?

Ou encore, pourquoi est-ce que l’épicerie d’à côté peut ouvrir, alors que moi vendeur de charbon on m’ordonne de rester chez moi ? Pareil pour le boucher. Pareil pour le marchand de légumes.

Je vous rassure, ce n’est pas une spécificité endémique. Ici aussi en France, les gouvernants marchent sur des oeufs sur cette histoire d’équité, dans le domaine économique plus particulièrement. En ce sens, chaque mesure de restriction est soigneusement étudiée et réfléchie avant d’être appliquée.

Mais tout ceci n’empêche évidemment pas les couacs et les loupés car il y aura toujours potentiellement un effet de bord auquel on n’aura pas pensé lors de la phase de conception. Il y aura hélas toujours un petit décalage entre la théorie et la réalité, entre ce que l’on avait imaginé et ce qui se passera effectivement sur le terrain.

Et justement, dès que ces couacs apparaissent, cela provoque forcément ce petit sentiment d’injustice, voire de stigmatisation. Vous savez le fameux « Tsy rariny kosa e » like.

Et le pire c’est quand ce sont les dirigeants qui donnent l’impression de bénéficier de privilèges. Genre pourquoi certains peuvent bénéficier d’evasan tandis que nous on est condamné à suffoquer à Madagougou ? Sans parler de ces petits « mahitahita » qui parviennent à se faire vacciner hors de Madagougou tandis que nous on nous balade avec des « phases d’observation » ?

Et tout ce ressentiment est decuplé dans des pays pauvres comme Madagougou où le moindre pet de travers prendra des proportions hallucinantes. Une population pauvre, frustrée, aigrie, déjà sur les nerfs en temps normal, et qui pétera définitivement un câble dans cette situation d’urgence sanitaire.

Si en plus, via la censure vous leur enlevez le droit d’extérioriser leur colère en s’exprimant verbalement et en critiquant, alors croyez-moi, quand la cocotte minute explosera, bonjour les dégâts.

Et comme d’habitude, notre mot de la fin : tandremo so dia tratra farany

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idefix
3 années il y a

C’est Johan le frère de Johana qui débarque 😛

barman
barman
Répondre à  elman
3 années il y a

Qui se sent Johan se mouche ve ! lol

zo.zefa
zo.zefa
Répondre à  idefix
3 années il y a

elle est bel Johan la flashy, il est enceinte?

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