Il y a trop de candidats

Non je ne pense pas à cette présidentielle tous les matins en me rasant, mais à chaque fois que j’y pense, j’en reviens toujours à la même réflexion : il y a trop de candidats.

Oui bien sûr, c’est ça la démocratie et patati et patata, que tout le monde est libre de se présenter, qu’il suffit de satisfaire les conditions, etc.

Tout ceci est vrai mais j’en reviens quand même toujours à mon « il y a trop de candidats« . Et de ce que cela implique. C’est-à-dire ?

1. Les voix seront totalement diluées. On rigole des zero virgules mais 32 ou 33 zero virgule additionnés ça en fait quand même un paquet au total ! Du coup cela aura des répercussions et tout sera possible au niveau des 4 ou 5 poids-lourds en tête de course car même si toutes les projections donnent un deuxième tour « Rajoelina-Ravalomanana », il n’y a aucune certitude en la matière puisque les score risquent d’être archi serrés dans ce peloton de tête ! Je me rappellerai toujours par exemple un Lionel Jospin qui se voyait déjà au deuxième tour en 2002, quelle incroyable claque il s’est prise !
2. Et ce resserrement des scores implique une deuxième problématique. Imaginons que le candidat en deuxième position fasse par exemple 17,25%. Et que vous, vous arriviez en troisième position par exemple avec 17,31%. Automatiquement vous allez contester et demander un nouveau décompte des voix n’est-ce pas ? Décompte que l’on vous refusera bien entendu car le planning électoral est très serré
3. Et l’effet domino continuera : à partir du point précédent, il y aura inévitablement un risque de troubles ! Car bien entendu, on vous a refusé votre demande de décompte, donc vous allez vous sentir floué, et vous ne comptez pas en rester là, vos partisans et votre « komity miaro ny votre candidature » allez faire un sacré ramdam. Et bien entendu, les 33 autres perdants vont en profiter pour vous emboîter le pas. « C’est impossible que je fasse un zéro virgule, j’ai rempli le stade à mon faradoboka, ils ont truandé le scrutin, c’est sûr« .

Voila donc tout ce qui risque d’arriver. Et si d’aventure le processus électoral prête le moindre centimètre carré de flanc à une éventuelle imperfection, anomalie, erreur, bug, je peux vous garantir que la meute s’en donnera à coeur joie !

Je ne veux pas être alarmiste ni jouer au petit devin qui se fait des films dans son coin : mais je connais tellement bien les mentalités et les pratiques au pays endémique que les scénarios que j’ai évoqués sont loin d’être utopiques, bien au contraire.

Donc voila, mon rôle s’arrête ici, gouverner c’est prévoir dit-on, et comme la prévoyance fait un peu défaut dans ce pays, voila, j’ai donc apporté mon « anjara biriky » comme on dit. Nahavita adidy le père elman.

Après, libre aux responsables de prendre en compte ce que je radote, d’anticiper un peu, de faire un peu de brainstorming, de prévoir des mesures, des scénarios, des plans B, etc.

Ou pas 🙂

Dans tous les cas, j’ai déjà une certitude : si on arrive au deuxième tour le 7 décembre, sans casse, sans contestation, alors ce sera un véritable petit miracle.