Bâtir en dur.. en très dur

Enjana

J’étais parti sur une énième chronique bien sentie et qui ne mâche pas ses mots sur le pays systématiquement cité comme « le plus pauvre du monde » tout au long du weekend, mais au vu de toutes ces photos et videos de désolation dans cette moitié sud du pays, rétropédalage toute.

J’adresse bien entendu toute ma compassion et ma solidarité à l’endroit de toutes les victimes de Batsirai, ainsi que mes sincères condoléances aux familles des décédés.

Bâtir en dur ? En très dur ? Le constat est immédiat sur quasiment toutes ces photos du désastre : tous les petits cabanons, en planches, en tôle, hop, ils se sont quasiment tous disloqués lors du passage de Batsirai. A contrario, très peu de dégâts sur les bâtiments avec des murs en briques, en béton.

A partir de là, l’évidence est donc de construire des ouvrages en dur, pour assurer la sécurité de la population.  Ou à minima, en semi-dur dans les régions côtières. Mais hélas, je connais aussi les réalités et la cherté de faire des choses solides, aux normes.

Mais encore une fois, c’est dommage que l’Etat ne joue pas son rôle de facilitateur, et surtout d’incitateur. Aucune incitation, aucune aide pour construire des habitats en dur, solides. Je sais pas moi, une espèce d’agence nationale pour l’habitat qui pourrait vraiment aider la population, pas forcément d’une manière financière mais pourquoi pas avec des conseils, des normes.. et bah tiens, sur l’art et la manière de faire des toitures par exemple car vu tout ce qui s’est envolé, il y a matière !

Mais tout ceci rejoint évidemment très rapidement la nécessité de faire une urbanisation dans les normes. Bâtir en dur, en très dur les maisons certes mais pas seulement. Des routes solides, des évacuations d’eau bien pensées, la ville ce n’est pas seulement ce qu’il y a au dessus du sol, mais aussi tout ce qu’il y a en dessous : égouts, eaux usées, etc.

Mais encore une fois, tout ceci a un coût. Énorme. Gigantesque. Tout ce qui n’a pas été fait toutes ces décennies, se paie très cher aujourd’hui. Avec en parallèle cette démographie galopante, cette paupérisation permanente, les constructions anarchiques qui l’accompagne, tout ceci va faire que les moindres phénomènes climatiques un peu violents (pluies, cyclones, etc.) auront des conséquences toutes aussi violentes.

Inondations, routes coupées, zones entièrement enclavées, des drames humains dont bon nombres n’arriveront jamais sur les réseaux sociaux car à des kilomètres de toute civilisation.

Dans l’immédiat, on va donc « recenser » les dégâts, décompter les victimes, quémander l’aide internationale.. puis on va bricoler et réparer avec les moyens du bord, en reconstruire … à l’identique 😯

Et on va donc de nouveau attendre le prochain cyclone, il y a de fortes chances qu’il y en ait encore d’autres d’ici le mois d’avril.

Ah la la, c’est compliqué tout ça hein ? Certains pensaient qu’il suffisait de et qu’yapuka … hélas, c’est pas tout à fait comme cela que ça marche.

Et c’est compliqué de faire du neuf avec du vieux.

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Cupidon25
Cupidon25
2 années il y a

Il ne suffit pas de bâtir en dur il faut un plan d’urbanisme bien pensé pour toutes les villes et principalement les villes côtières car avec le changement climatique en cours il faudrait prendre en compte la future montée du niveau de la mer et la multiplication des cyclones violent dans notre région. Construire en dur sans ce plan d’urbanisme risque de nous coûter cher

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